Pondichéry, à l’aurore de Aliette ARMEL

Publié le par Hélène

                                               pondichéry

 ♥ ♥ 

Un roman lumineux 

 

L’auteur :

 

Aliette Armel est une romancière et critique littéraire française. Aux éditions Le Passage, elle a publié Le Disparu de Salonique et Le Pianiste de Trieste. Elle est également l’auteur du Voyage de Bilqis (Autrement, prix ouest 2002).

 

L’histoire :

 

Sir Gérald Manding, récent prix Nobel de littérature, a disparu au bord de la mer, à Pondichéry. Claire, qui accompagnait la femme de cet homme de théâtre anglais depuis la cérémonie de remise des prix à Stockholm, décide de raconter ses derniers jours en prenant appui sur les carnets que Sir Gérald a laissé. Elle découvre alors les étonnants personnages qui entouraient l’écrivain : Louise Berthon, l’épouse de Gerald, actrice du film qui a assuré leur renommée internationale et qu’une étrange aphasie tient désormais à l’écart des scènes de théâtre ; Charles Carrois du Réau, l’ami d’enfance toujours dévoué et qui, de son poste à l’ambassade de Stockholm, a beaucoup œuvré pour que Gerald obtienne le Nobel ; Léonore Carrois du Réau, qui à plus de 80 ans exerce toujours son emprise sur le clan familial franco-anglais ; Gaspard, son fils, parti à Pondichéry à la suite du premier acte d’une tragédie familiale qui continue de les hanter.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Dans ce roman érudit, Aliette Armel se glisse dans les habits de cette divinité Aurore chargée  d’ouvrir les Portes du Ciel au Dieu Soleil. Elle nous plonge dans une atmosphère nébuleuse, dévoilant l’intrigue en déroulant les entrelacs du temps et de ses secrets sans brusquerie, et le lecteur est comme anesthésié dans ce monde cotonneux, prêt à recevoir la bénédiction du savoir…

 

-          Les personnages eux-mêmes sont ombrageux, à la recherche d’une cohérence qui pourrait les sauver. Louise et Sir Gérald semblent perdus sur la scène de la vie, jouant sans cesse un rôle qui les dépasse, tentant de contrôler chacune de leurs « répliques » pour qu’elle sonne au plus juste, et passant ainsi sans doute à côté d’eux-mêmes. Le pouvoir de l’art peut être aliénant. La spiritualité indienne aidera Louise à se réapproprier sa propre vie :

 

« En Inde, plutôt que d’expliquer, on raconte des histoires. Ecoute celle-ci : un Occidental passe devant une rose. Il la trouve très belle. Il s’interroge longuement sur les raisons de sa beauté. Lorsqu’il a assemblé suffisamment d’explications, il repart. Et l’instant suivant, il se pose d’autres questions. Son esprit n’est toujours pas en paix. Un indien passe devant la même rose. Il la trouve, lui aussi, très belle. Il s’arrête, salue la rose, reste devant elle en silence pour s’imprégner de sa nature et donc de sa beauté. Il la salue à nouveau et continue son chemin. Jusqu’au soir, et même au-delà, il reste pénétré par la joie que lui a procurée la fleur. » (p. 72)

 

Les autres personnages arpenteront les allées du monde sous l’égide de grands écrivains ou de scientifiques éclairés, cherchant sans doute aussi la plénitude de cet instant éternel :

 

« Je l’accompagnerai de ce conseil de Tranströmer : éprouver « cette sensation d’être « là et nulle part ailleurs » et la conserver, comme lorsqu’on porte un vase rempli jusqu’à ras bord et qu’on ne doit rien renverser. » » (p. 134)

 

-          Aliette Armel nous convie à un voyage passionnant dans l’univers des prix Nobel et de ces êtres toujours à l’affût d’un éclat de vérité. Elle forme sous nos yeux un roman aux multiples ramifications, un roman qui nous happe dans ses rayons lumineux...

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien.

 

Premières phrases :

 

« Giroflées, jonquilles et pensées enlacent leurs tiges vert tendre fichées dans un épais matelas de terre posé sur le socle en pierre blanche. Au milieu de sépultures grises et sous le ciel plombé de janvier, l’effet de surprise est total. Claire se fige devant le parterre fleuri. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Le voyage de Bilqis

 

Pondichéry, à l’aurore, Aliette ARMEL, Le passage, janvier 2011, 301 p., 18 euros

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> <br /> je me suis ennuyée à la lecture de ce roman qui se veut érudit , on  a compris que l'auteur avait participé de A à Z à la semaine des Nobels et c'est un univers certes  inconnu<br /> mais  le portrait des personnages est trop désordonné et peu creusé à part celui de Gérard et Louise. Seuls les deniers chapitres en Inde ( enfin ! ) ont trouvé grâce à mes yeux pour le<br /> dépaysement.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> C'est un roman spécial, nébuleux, je comprends qu'on puisse rester en dehors de cette atmosphère comme suspendue...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Je note ! Récemment, j'ai lu un livre de Frank Pavloff sur Pondichéry, ça m'a donné envie de lire d'autres ouvrages ayant pour cadre l'Inde.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Tu seras servie, Aliette Armel s'est rendue là-bas, on sent qu'elle sait de quoi elle parle !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> adoré "Le voyage de Bilqis"... je pense succomber à la tentation de "Pondichery"...<br /> <br /> <br /> bonne journée<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Une lecture que j'ai beaucoup appréciée, tu peux succomber...<br /> <br /> <br /> <br />