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roman policier amerique du sud

Avril rouge de Santiago RONCAGLIOLO

Publié le par Hélène

♥ ♥

Un corps est retrouvé calciné, une croix sanglante tracée à la hache sur le front. Félix Chacaltana, substitut du procureur dans la ville d’Ayacucho, s’interroge. Est-ce un retour des terroristes du Sentier Lumineux ? Ou des catholiques fanatiques, qui célèbrent à leur manière le Mercredi des Cendres et la semaine sainte ?

L'intrigue, qui se déroule au Pérou, est fortement inspiré par les événements de la guerre civile qui a secoué le pays dans les années 1980 et 1990, opposant le gouvernement péruvien et le groupe terroriste maoïste, le Sentier lumineux. Le titre du livre fait référence à la période du "Avril rouge" en 1983, lorsque le Sentier lumineux a déclenché une vague de violence à travers le pays.

Le roman explore ainsi les thèmes de la violence politique, de la corruption et de la trahison à travers l'évolution du personnage principal Félix Chacaltana Saldívar, un bureaucrate obsédé par l'ordre et la loi, qui se retrouve plongé dans cette série de meurtres mystérieux.

Roncagliolo offre une analyse profonde de la société péruvienne, mettant en lumière les fissures sociales et politiques qui ont permis à la violence de s'enraciner. Son écriture est souvent acérée et sans compromis, décrivant de manière saisissante la brutalité de la guerre civile et ses conséquences sur les individus et la société dans son ensemble. Cela lui permet aussi d'offrir une réflexion sur la nature de la justice et de la moralité dans des circonstances extrêmes. C'est un livre qui pousse le lecteur à remettre en question ses propres convictions et à examiner de près les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages.

Présentation de l'éditeur : Points

 

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L'autre femme de Mercedes ROSENDE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ursula Lopez est une quadragénaire obèse qui vit dans le vieux centre de Montevideo, en Uruguay. Elle traine ses kilos et son désœuvrement, se plaint de sa voisine qui marche avec ses talons, envie sa sœur si mince et si riche, jusqu'au jour où son quotidien est bouleversé : elle reçoit un appel d'un certain German qui prétend détenir son mari en otage contre rançon. Sauf que Ursula n'a pas de mari.. Avide de rompre sa routine, Ursula décide néanmoins de se glisser dans la peau de son homonyme, la femme d'un riche homme d'affaires.

Elle prend son nouveau rôle au sérieux, enchantée de pouvoir se couler dans la peau d'une autre plus riche, elle qui aime le monde secret des autres "Je suis attirée par les facettes que les gens ne montrent pas. J'aime les regarder quand ils ne me voient pas. Les voir agir sans qu'ils se sentent observés. Les voir quand ils ne font pas semblant, quand ils ne savent pas qu'on les observe."

Ce personnage principal est à la fois sympathique et antipathique, manipulatrice de talent, elle gagne en profondeur au fur et à mesure, au début semble elle apparait obsédée par son poids et le sexe, mais peu à peu son passé se révèle et son personnage gagne en épaisseur, preuve supplémentaire que les êtres humains sont rarement ce qu'ils paraissent...

Une belle découverte !

Présentation de l'éditeur : Quidam éditeur

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Le salon de beauté de Melba ESCOBAR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Karen est esthéticienne à La Maison de la Beauté, luxueux institut de la Zona Rosa, l'un des quartiers animés de Bogota. Elle tente d'économiser pour faire venir son fils de quatre ans qui habite chez sa mère, loin de Bogota. Ses clientes aiment se confier à elle, comme cette jeune fille Sabrina, si heureuse de se préparer pour son premier rendez-vous galant. Le lendemain, la jeune fille est retrouvée morte et l'affaire est enterrée avec la jeune femme.

A travers le portrait de Karen, l'auteur dresse un tableau très juste de la misère humaine, de ces espoirs sabordés parce que l'on se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Ces êtres livrés à eux-mêmes ne peuvent pas compter sur une police corrompue, ni sur les élites et les puissants tout aussi achetés. Ils doivent s'épauler, s'entraider s'ils espèrent sortir de leur marasme. Le salon de beauté apparait comme un havre de paix dans cette ville tourmentée, loin des désillusions de la vie. Mais c'est un univers régi par ses propres règles, ses conflits inévitables et garder sa place s'avère tout aussi difficile que de s'établir dans la société.

Derrière les paillettes du salon, se profile un roman social puissant, à la fois roman d'apprentissage, roman urbain et roman policier. 

Un très bon polar colombien !

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Patagonia Tchou-tchou de Raul ARGEMI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Deux hommes embarquent à bord de "La Trochita " un train qui parcourt la patagonie argentine. Leur but est d'intercepter le frère d'Haroldo, "Beto" prisonnier en transit. Pour cela ils se proposent de prendre en otage les passagers du train. Mais rien ne se passe exactement comme prévu, les évènements cocasses s'enchaînent... La situation échappe rapidement aux deux pseudo-brigands : ils sont déconcertés face à deux femmes très attirantes à côté desquelles il est difficile de se concentrer, ils doivent faire face à un accouchement impromptu, ils se trouvent obligés de séquestrer un sénateur véreux, et pour couronner le tout, Beto ne semble plus avoir toute sa raison, ce que réfutent les touristes allemands qui voient en lui un leader charismatique. 

Vous l'aurez compris, Haroldo et Genaro sont deux dingues au grand coeur qui vont se heurter à plus dingue qu'eux... Haroldo a beau être le petit fils de Butch Cassidy "du côté de sa mère, ou de sa tante, ce n'était pas très clair", il ne possède pas son talent et sa férocité. Il doit s'adapter au rythme lancinant du tortillard qui parcourt inlassablement la pampa et au flegme légendaire des argentins. 

Patagonia tchou tchou est un roman d'aventures tonitruant, une fable qui propose discrètement en filigrane une satire sociale et politique. 

 

La trochita

 

Présentation de l'éditeur : Payot et rivages 

D'autres avis : sur Babelio 

 

Patagonia tchou-tchou de Raul Argemi, traduit de l'espagnol (Argentine) par Jean-François Gérault, Rivages noir, 2010, 272 p., 8.65 euros

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Martini shoot de F. G. HAGHENBECK

Publié le par Hélène

martini-shoot.jpg

♥ ♥

L’auteur :

 Francisco G. Haghenbeck (Mexique, 1965) est écrivain et auteur de B.D., notamment de la série conçue pour le gouvernement mexicain : Los 7 pecados capitales. On lui doit également les romans : El codigo nazi et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix du récit court de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta et le Prix National de Roman au Mexique pour le roman Ttago Amatgo en 2006. Martini Shoot (2011) chez Denoël.

Il a travaillé dans les musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. (Source : Babélio)

 L’histoire :

Sunny Pascal, amateur de tequila et de planches de surf, gagne sa vie en lavant les grands d'Hollywood des scandales les plus incroyables. En cette année 1963, un nouveau contrat l'emmène à Puerto Vallarta, dans son Mexique natal, sur le tournage du nouveau film de John Huston, La Nuit de l'iguane, qui réunit sur une même plage le sulfureux couple d'Elizabeth Taylor et Richard Burton, la sublime Ava Gardner, la capricieuse Sue Lyon et tout un staff haut en couleur. Entre deux cocktails bien corsés, Sunny devra veiller à ce que ce casting de marque ne s'entre-tue pas avant le clap de fin. Une gageure lorsque l'on sait que le réalisateur a offert à chacun un pistolet en or muni de balles en argent gravées à leur nom... Un polar noir et glamour campé sur le mythique tournage de La nuit de l'iguane de John Huston. (Source : Babélio)

nuit-de-l-iguane.jpg 

Ce que j’ai aimé :

Haghenbeck s’est appuyé sur les anecdotes liées à ce tournage resté célèbre pour la tension qui régnait sur le plateau : dans son livre de souvenirs (publié chez Pygmalion),  John Huston raconte :

 "Les rapports personnels entre les protagonistes de La Nuit de l'Iguane étaient passablement embrouillés. Richard Burton  était accompagné d'Elizabeth Taylor, encore légalement mariée à Eddie Fisher. Michael Wilding, ex-époux de Liz, nous rejoint en tant qu'agent de publicité de Burton. Peter Viertel, second mari de Deborah, avait été l'amant d’Ava Gardner qui s'était attaché les services de deux maîtres-nageurs, tandis que tous les "machos" de la ville recherchaient les bonnes grâces de Sue Lyon, malheureusement pour eux étroitement surveillée par sa mère et son fiancé. Tout le monde se demandait ce qui allait arriver.

 Qui ? Avec qui ? Pourquoi, quand, comment ? Avant de commencer à tourner, j'achetai cinq revolvers plaqués or, que j'offris solennellement à Burton, Elizabeth, Ava, Deborah et Sue. Chaque revolver était accompagné de quatre balles dorées, sur lesquelles j'avais fait graver le nom des quatre partenaires de chacune de mes vedettes. Les journalistes arrivaient en foule. Il y eût bientôt plus d'envoyés spéciaux que d'iguanes, un flot incessant de reporters et de photographes guettant l'instant où les revolvers entreraient en action. Ils attendirent en vain. Il n'y eu pas de feu d'artifice. Nos vedettes filaient le parfait amour. Le travail terminé, chacun retrouvait sa chacune. »

L’auteur part donc de cette situation initiale explosive pour construire un récit qui souhaite s’inscrire dans la droite ligne des romans de Chandler. Il met en scène son détective Sunny Pascal, personnage mi-looser mi-détective, étonnant quand il se met à ruer dans les brancards. Celui-ci est chargé de surveiller le tournage dans le petit village de Puerta Vallara –devenu suite au tournage une station balnéaire très prisés des américains- afin « d’arranger les choses en cas de pépin ».  Il s’imagine qu’il pourra tranquillement siroter sa margarita, faire du surf tout en flirtant avec les filles du coin. Malheureusement ses plans vont être légèrement perturbés par une balle perdue malencontreusement dans le corps d’un homme mort. Une balle en argent comme celles données par John Huston à ses acteurs. Entre dessous d’Hollywood peu reluisants et charme fatal des actrices, Sunny aura fort à faire pour aplanir la situation…

 A chaque début de chapitre nous est présenté un cocktail, sa recette et une anecdote sur ses origines. Le procédé a le mérite d’être original, même s’il a tendance à ralentir l’action, transformant le roman en livre de cocktails.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 En effet, il s’agit plus d’un roman d’ambiance que d’un roman avec une réelle intrigue policière, il flirte entre le genre policier seulement, mais sans l’assumer totalement.

Il manque un petit quelque chose, une étincelle pour que les dialogues sonnent vraiment juste et que l’on retrouve totalement l’ambiance des romans noirs à la Chandler…

Un bon roman, mais pas encore totalement abouti…


Premières phrases :

 « Martini Dry

6 mesures de gin

1 mesure de vermouth blanc sec

Olives à cocktail

Glaçons

Verser alcools et glaçons dans le verre à mélange, agiter afin de bien répartir la glace. Servir dans un verre à cocktail. Garnir d’olives piquées d’un cure-dents. Savourer en écoutant Frank Sinatra chanter Witchcraft. »

 D’autres avis :

 

L’express ; Cannibales lecteurs

 

Martini shoot, Une enquête de Sunny Pascal, F. G. Haghenbeck, traduit de l’espagnol (Mexique) par Juliette Ponce, Folio policier, 8 euros

 

dialogues-croises

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