Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Proust contre la déchéance de Joseph CZAPSKI

Publié le par Hélène

                                               proust-contre-la-dechance.jpg

  ♥ ♥ 

  "Sur ce fond lugubre, ces heures passées avec des souvenirs sur Proust, Delacroix, me semblent les heures les plus heureuses."

  

L’auteur :

 

Joseph Czapski, artiste peintre né à Saint-Pétersbourg (1896-1993), devient membre du groupe des « Kapistes » dans les années trente. Interné dans un camp soviétique de 1939 à 1941, il est ensuite chargé, selon l’accord passé entre la Pologne et l’URSS, de retrouver ses compatriotes soldats dans les prisons et les camps soviétiques pour les enrôler dans l’armée Anders. Il publie en 1947 Terre inhumaine, première description du goulag sibérien, et, au lendemain de la guerre, s’installe en France où il contribue à fonder Kultura, la revue de l’émigration polonaise.

 

Le propos :

 

Après la déportation par les Russes de quatre mille officiers polonais dans le camp de Starobielsk, d’octobre 1939 jusqu’au printemps 1940, quatre cents d’entre eux furent déplacés à Griaziowietz : ils furent les seuls à échapper au massacre de Katyn.


Afin de surmonter leur abattement et leur angoisse, ils imaginèrent de se donner mutuellement des cours ou des conférences. Tandis que d’autres parlaient d’histoire, de science ou d’alpinisme, Joseph Czapski fit une série d’exposés sur la littérature française. Comme une mise en abyme, la remémoration de La Recherche du temps perdu par un prisonnier de guerre gravement atteint dans sa santé, sans livres ni documents à sa disposition, est elle-même une véritable création, et d’autant plus que Czapski n’est ni philosophe (il s’en excuse) ni critique professionnel (il en surclasse plus d’un...), mais lecteur et artiste, qui met en valeur la nouveauté de la phrase et de la forme proustienne, tout en ramenant son théâtre prodigieux à la filiation de Saint-Simon et de Balzac.


Un lecteur qui n’a jamais lu Proust découvrira, dans ce livre miraculeusement arraché à la déchéance, un chemin tracé vers un auteur qu’on a dit, à tort, réservé aux élites ou entaché de snobisme mondain. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Le projet lui-même est admirable : rendre leur dignité à des hommes privés de tout :

 

«  Nous y avons essayé de reprendre un certain travail intellectuel qui devait nous aider à surmonter notre abattement, notre angoisse, et défendre nos cerveaux de la rouille de l’inactivité. » (p. 7)

 

« La joie de pouvoir participer à un effort intellectuel qui nous donnait une preuve que nous sommes encore capables de penser et de réagir à des choses de l’esprit n’ayant rien de commun avec notre réalité d’alors, nous colorait en rose ces heures passées dans la grande salle à manger de l’ex-couvent, cette étrange école buissonnière où nous revivions un monde qui nous semblait alors perdu pour nous pour toujours. »  (p. 9)

 

-          L’auteur est un amoureux de Proust et il nous communique son enthousiasme avec délectation, nous immergeant dans l’œuvre dans sa globalité et nous l’éclairant intelligemment.

 

« Nous y rencontrons un manque tellement absolu de parti pris, une volonté de savoir et de comprendre les états d’âme les plus opposés les uns des autres, une capacité de découvrir dans l’homme le plus bas les gestes nobles à la limite du sublime, et des réflexes bas chez les âtres les plus purs, que son œuvre agit sur nous comme la vie filtrée et illuminée par une conscience dont la justesse est infiniment plus grande que la nôtre. » (p. 56)

 

Il relie les évènements intrinsèques à la vie privée de Proust et l'oeuvre elle-même, créant ainsi des passerelles entre l'auteur et l'oeuvre.

 

-          Les illustrations reproduisant les notes de Joseph Czapski permettent d’aérer le texte tout en l’enrichissant.

  

proust-desespoir-L-1.jpg

 

-          Un essai qui nous donne bien évidemment envie de nous plonger –ou replonger dans La Recherche.. .

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Trop court…

 

Premières phrases :

 

« Cet essai sur Proust fut dicté l’hiver 1940-1941 dans un froid réfectoire d’un couvent désaffecté qui nous servait de salle à manger de notre camp de prisonniers à Griazowietz, en URSS. »

 

Vous aimerez aussi :

 

A la recherche du temps perdu de Marcel PROUST

 

D’autres avis : Keisha, Aifelle, Alex

  

Proust contre la déchéance, conférences au camp de Griazowietz, Les Editions Noir sur Blanc, janvier 2011, 93 p., 16 euros

 

Merci à Denis LEFEBVRE.

Partager cet article
Repost0

Récapitulatif Challenge Rire et Humour

Publié le par Hélène

 

rire copie 

Caroline (Delivres et d'eau fraiche) : Tokyo Sanpo de Florent CHAVOUET (BD) 


  Sophie (Sophielit) :

 

Schlabaya (Scriptural)  :

 

Alex (Mots à mots) : L'oeil du singe de Hugo BUAN

                                                              Le voyage des pères : Simon de David RATTE

 

Cathulu :  Journal d'un garçon de Colas GUTMAN                                                                                                                                                            

                                     Le koala tueur de Kenneth COOK


 

  Kathel (Lettres exprès) :  L'oiseau canadèche de Jim DODGE

                                                                                      Trois hommes deux chiens et une langouste de Iain LEVISON

 

 

Yves (Lyvres) :  Le pari des guetteurs de plumes africaines de Nicholas DRAYSON

                                       Le mécano du vendredi de FELLAG et Jacques FERRANDEZ  

                                                  Du pur amour et du saut à l'élastique de Frédéric PAGES

 

Mango (Liratouva) : L'oiseau canadèche de Jim DODGE  

 

 Keisha : Double bonheur de Stéphane FIERE

                              L'autre fin du monde de Ibn Al Rabin

                      La rivière de sang de Jim TENUTO   (Policier)

                               Le aye aye et moi de Gérald DURRELL

                               Les nouveaux nouveaux mystères de Paris de Cécile VARGAFTIG


Hélène (Lecturissime) : Ma famille et autres animaux de Gérald DURRELL

                                            La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL

                                            La maison de mes pères de Jorn RIEL

                                                           Manabéshima de Florent CHAVOUET (BD)

                                                          Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques, tome 1 de BLAIN et LANZAC (BD) 

 

Catherine (La culture se partage) : Allumer le chat de Barbara CONSTANTINE

                                                                                   Alerte sur Fangataufa de GELUCK et DEVIG  (BD)

                                                                                  J'aime les sushis de AYUMI KOMURA (BD) 

 

   

 

Quelques suggestions :  

 

  Un tout petit monde de David LODGE  

 

Thérapie  de David LODGE  

 

Nouvelles de Roald DAHL dont "L'inspecteur se met à table"

 

 L'oiseau canadèche de Jim DODGE

 

Gagner la guerre de Jean-Philippe JAWORSKI

 

Le faiseur d'histoire de Stephen FRY

 

La forêt ivre de Gérald DURRELL

 

Parti tôt pris mon chien de Kate ATKINSON

 

Fantasia chez les ploucs de Charles WILLIAMS

 

L'étourdissement de Joël EGLOFF

 

 

 

N'hésitez pas à nous rejoindre pour participer à ce challenge ou pour seulement nous suggérer des titres... 

Publié dans Tags - challenges...

Partager cet article
Repost0

La maison de mes pères de Jorn RIEL

Publié le par Hélène

    maisons-de-mes-peres.jpg

 ♥ ♥ ♥ ♥

  « Le bonheur, c’était la pipe ronflante de Pete et son bras lourd sur mon épaule. » (p. 217)

  

L’auteur :

 

Jorn Riel est un écrivain danois ayant vécu seize ans au Groenland. Il en rapportera une œuvre majeure, traduite en une douzaine de langues. Il vit aujourd’hui en Malaisie, histoire de décongeler, se plaît-il à dire.

 

L’histoire :

 

Agojaraq est un jeune métis eskimo vivant au sein d’un foyer haut en couleurs : il est entouré de ses cinq pères potentiels et de sa vieille nourrice Aviaja. Il nous conte avec truculence les aventures originales de ces drôles d’eskimos…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         Ce roman est comme un souffle d’air frais –voire polaire- qui nous emmène en voyage à la découverte d’un monde inconnu, aux mœurs tellement différentes des nôtres.

 

-         Jorn Riel met en avant la cocasserie des situations et la poésie des personnages qui peuplent le roman : l’arrivée d’un prêtre venu convertir les masses –et accessoirement s’enrichir en peaux- et édifiant bien laborieusement son temple gonflable à la seule force de ses poumons, les attaques inopinées de bêtes sauvages telles que les loups ou les ours, la libéralité des couples qui cherchent seulement à se réchauffer, les hallucinations de Small Johnson quand il est fortement imbibé…

 

-         Les habitants de ce bout du monde chantent avant tout un amour immodéré pour leur paradis sur terre :

 

« On peut en arriver à penser à la vallée de pavots de la baie de Hume, et au soleil du soir sur le fjord, et aux chiens et aux voyages en traîneaux et à la chasse. On peut penser aux cris des oies quand elles migrent vers l’est et aux cognements du plongeon glacial, et surtout aux premiers bruants des neiges, au printemps. » (p. 315)

 

Ils sont conscients de la fragilité de leur bonheur, menacé par la civilisation :

 

« Ca va être de plus en plus dur de garder nos principes. » remarque l’un des personnages. (p. 353)

 

 Le jeune Ago, parti se cultiver à l’étranger, en fera la douloureuse expérience…

 

-         C’est un roman tendre et enchanteur que nous offre Jorn Riel, un auteur qui aime profondément ses personnages, et je ne peux que vous le recommander chaudement…

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien, je suis fan !

 

Premières phrases :

 

« J’ai deux pères. En vérité, j’aurais sans doute dû en avoir cinq, mais les camarades s’étaient mis d’accord pour désigner Pete et Jeobald comme mes vrais pères, Samuel, Gilbert et Small Johnson plutôt comme un genre d’oncles. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL

 Autre : Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï de Galsan TSCHINAG

  

La maison de mes pères, Jorn RIEL, Traduit du danois par Inès Jorgensen, Gaïa, novembre 2010, 512 p., 23 euros

POCHE : 3 tomes en 10/18

 

Je remercie Béatrice Hentgen des Editions Gaïa pour cette immersion dans le Grand Nord Canadien...

 

rire copie

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Ultimes rituels de Yrsa SIGURDARDOTTIR

Publié le par Hélène

ultimes-rituels.jpg

 

♥ ♥ 

  

L’auteur :

 

Auteur à succès de renommée internationale et ingénieur civil, Yrsa Sigurdardottir a 46 ans. Elle travaille actuellement comme responsable technique sur l’un des plus gros projets de construction hydro-électrique d’Europe, situé au beau milieu de l’Islande, où les tempêtes hivernales et le blizzard empêchent souvent tout déplacement… Pas étonnant, dès lors, qu’elle ait su peindre à merveille l’atmosphère d’un site isolé.

Trois autres aventures de Thora et Matthew paraîtront en France dans les deux années à venir.

 

L’histoire :

 

Novembre 2005, Reykjavik. Un étudiant allemand est retrouvé mort, atrocement mutilé. Le jeune homme étudiait l’histoire islandaise et portait un intérêt tout particulier à ses heures les plus sombres. Sa famille ne se satisfait pas des conclusions de la police et décide de louer les services de l’avocate islandaise Thora Gudmundsdottir et de l’ancien inspecteur Matthew Reich, un Allemand, afin qu’ils poussent l’enquête plus avant. Elle est sociable et insouciante ; lui est rigide et sévère.

Leur enquête parallèle révèle que l’étudiant assassiné avait recueilli des informations conséquentes au sujet de documents très anciens, et qu’il était membre d’un mystérieux groupuscule, composé d’Islandais fascinés par les événements historiques liés aux méthodes de torture et d’exécution. En outre, le jeune homme avait retiré une importante somme d’argent sur un compte à son nom et était sur le point d’acheter un équipement de sorcellerie. Qui a pu vouloir sa mort ? Quel lien existe-t-il entre cette tragédie et les événements atroces qui se sont déroulés par le passé ? (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          J’ai été immédiatement embarquée dans cette enquête bien menée. Le suspens est savamment distillé, selon le principe du « page turner » : les phrases des derniers chapitres vous obligent à tourner encore une page, à lire encore un autre chapitre pour lever les mystères et questions diaboliquement mis en place… Les pistes sont nombreuses, étoffant ainsi encore davantage l’intrigue.

 

-          L’étudiant assassiné s’intéressait à la chasse aux sorcières aussi le sujet est-il subtilement utilisé apportant une touche d’érudition bienvenue.

 Malleus.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Les mièvreries liées à la relation entre Matthew et Thora. Comme par exemple ces considérations capillaires :

 

« C’était un temps de tempête et le vent vivifiant du nord s’engouffrait dans la chevelure de Thora. Ce matin, elle avait décidé de porter ses cheveux lâchés, décision qu’elle regretta instantanément en constatant que le vent les faisait voler dans tous les sens. Le temps d’arriver à l’intérieur, j’aurai vraiment l’air malin, pensa-t-elle. Elle s’immobilisa quelques instants, se tourna dos au vent et tenta de protéger ses cheveux en s’enroulant un foulard autour de la tête. Côté mode, c’était un échec total, mais au moins ses cheveux y gagnaient-ils un peu de répit. » (p. 68)

 

-          Les aventures extraordinaires du fils de Thora et la façon désinvolte dont elle va gérer la crise sont assez déconcertantes

 

Premières phrases :

 

« Tryggvi, le concierge, rêvassait près de la cafetière électrique. Le bouillonnement de l’eau s’écoulant dans la machine était la seule perturbation sonore dans le bâtiment vide, qui abritait le département d’histoire de l’université. »

 

Vous aimerez aussi :

 

La rivière noire de Arnaldur INDRIDASON

 

D’autres avis : La ruelle bleue

 

 Merci à Julia Gallet des Editions Anne Carrière 

 

 

Ultimes rituels, Yrsa SIGURDARDOTTIR, Traduit de l’anglais (UK) par Marie de Prémonville, Editions Anne Carrière, février 2011, 408 p., 22 euros

 

challenge voisins voisines

 

Partager cet article
Repost0

Rosa candida de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

                                                Rosa-candida

 ♥ ♥ ♥ ♥

Un récit lumineux.

 

L’auteur :

 

Audur Ava Olafsdottir est une écrivain islandaise. Rosa candida, largement salué par la presse et la critique lors de sa parution en 2007 et deux fois primé, est traduit pour la première fois en français.

 

L’histoire :

 

En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Je dois avouer que j’avais une petite appréhension à la lecture de ce roman, raison pour laquelle j’ai mis six mois à l’ouvrir malgré tous les éloges lus sur le web à son sujet. Je redoutais en effet cette mort accidentelle de la mère du narrateur dont il est fait mention sur la quatrième de couverture. Ce fut un tort car si effectivement cette amoureuse de la vie expire un beau jour au bord de la route, le récit ne verse pas un seul instant dans le pathos, il reste tout en retenue, en poéticité. Et l’essentiel du propos n’est pas là.

 

-          Cette mère si aimante a légué à son fils son amour pour le jardinage, mais aussi son amour pour la vie et ses beautés inattendues. Le narrateur mène sa vie telle qu’il l’entend, une force le pousse invariablement vers ce qu’il aime, comme auréolé par l’esprit de sa mère. Il s’accroche à ce qu’il sait et croit vrai et laisse le reste libre de l’approcher ou pas. Une belle philosophie qui lui évite de trop lourdes réflexions qui le mèneraient vraisemblablement dans une impasse…

 

 rosa-candida-rose2.jpg

 

-          Ce beau roman nous offre une vision touchante du couple, de la paternité et des aléas de la vie auxquels on s’adapte, tant bien que mal :

 

« Comment savoir si une femme vous aime ?

-          Il est difficile d’être sûr de quoi que ce soit en amour, dit l’abbé en poussant la poupée vers l’enfant.

-          Et si une femme dit qu’elle a peur que l’homme ne revienne pas quand il va faire une course ?

-          Alors il se peut que ce soit elle qui ait envie de partir seule.

-          (…)

-          Et quand une femme a l’esprit ailleurs, est-ce que cela veut dire qu’elle n’est pas amoureuse ?

-          Cela peut vouloir dire ça, mais aussi qu’elle est amoureuse.

-          (…)

-          Il n’y a pas d’amour raisonnable. Si l’on vivait une vie de seule raison, on raterait l’amour, comme il est dit, ici, quelque part. » (p. 316)

 

-          J’ai particulièrement aimé le personnage du moine qui puise tout son savoir dans les films d’art et d’essai qu’il regarde chaque soir…

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« Comme je vais quitter le pays et qu’il est difficile de dire quand je reviendrai, mon vieux père de soixante-dix-sept ans veut rendre notre dernier repas mémorable. Il va préparer quelque chose à partir des recettes manuscrites de maman – quelque chose qu’elle aurait pu cuisiner en pareille occasion. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Le mec de la tombe d’à côté de Katarina MAZETTI

 

D’autres avis : Cuné, Théoma, Midola, Cathe, Aifelle, Kathel, Cathulu, Griotte...

 

Rosa candida, Audur Ava Olafsdottir, Traduit de l’islandais par Catherine EYJOLFSSON, Zulma, septembre 2010, 333 p., 20 euros

 

challenge voisins voisines

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Outremer, trois océans en poésie

Publié le par Hélène

outremer.jpg

♥ ♥

 « De quoi offrir, pour longtemps, l’asile poétique à nos désirs en archipel. » (Bruno DOUCEY)

 

Présentation de l’éditeur :

 

Un tour du monde en 80 poètes à travers les contrées d’Outre-mer, voilà le livre événement de 2011, l’Année des outre-mer français, publié à l’occasion du 13ème Printemps des Poètes : D’infinis paysages, du 7 au 21 mars 2011. Une anthologie unique puisque, aussi curieux que cela puisse paraître, personne n’avait encore rassemblé la poésie des territoires de l’Outre-mer français. C’est désormais chose faite.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Ce recueil permet au lecteur de partir à la découverte de nouveaux territoires si proche de nous et pourtant si loin… Leur culture transparaît dans les mots brodés au fil de soi, leur histoire exhale ses odeurs, et c’est tout à coup un nouveau monde qui s’offre à nous…

 

« Ma langue

Flirte avec l’oubli

Valse avec l’Univers

 

S’évadant des hypothèses

 

Pour embrasser à pleine bouche

Les lèvres hypocrites de la Lumière » (Ma langue, Paul WAMO)

 

-          Les thèmes abordés sont très variés : certains chantent leur île ou leur langue, quand d’autres s’insurgent contre les clichés qu’on leur adjoint, mais tous s’entremêlent pour créer un nouveau langage, une nouvelles poésie, et être enfin, eux-mêmes, juste cela…

 

« Nous gardons et emporterons dans nos bagages quelque essence qui est :

 

Sur nos chemins de partage,

 

L’apport par chacun de son brin de conscience,

De réflexion, d’humanité,

Pour commencer à dire ensemble,

Avec nos mots, nos sonorités, nos musiques intérieures,

 

La chose à transmettre,

L’esprit de juste mémoire :

Tailler, ajouter, renouer, rénover,

Aplanir, étendre et retresser la natte humaine. » (Adresse, Flora Aurima DEVATINE)

 

Photo-phare.jpg

 

« Alors il se souvint , presque par aventure, des îles entrevues, toutes odorantes et dorées parmi sa jeunesse et ses premiers essors : là-bas, dans la plus grande solitude marine, en plein milieu du Pacifique, qui boirait à lui seul les quatre autres grands océans, là-bas des milliers de petites terres rondes et hautes, ceinturées de corail et diadémées de monts, riaient et scintillaient en éclaboussant leurs feux. » (Le-Maître-du-Jouir de Victor SEGALEN)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’ai été peu sensible à cette poésie, peut-être parce que l’œuvre poétique de chaque poète ne se laisse pas embrasser d’un seul tenant et que, de fait, seulement effleurée, elle demeure mystérieuse…

 

Premier poème :

 

« J’ai l’impression d’être ridicule

Dans leurs souliers

Dans leur smoking

Dans leur plastron

Dans leur faux col

Dans leur monocle

Dans leur melon. ( …)»

 ( Solde de Léon-Gontran DAMAS)

 

Vous aimerez aussi :

 

La carte interactive sur le site des Editions Doucey pour découvrir les poèmes 

  

Outremer, Editions Bruno DOUCEY, 288 p., 18 euros

 

printemps-des-poetes-copie-1.jpg

Publié dans Poésie étrangère

Partager cet article
Repost0

Celles qui attendent de Fatou DIOME

Publié le par Hélène

               

♥ ♥

 « Parce qu’elles savent tout de l’attente, elles connaissent le prix de l’amour ; mais seuls leurs soupirs avouent ceux qui nous font languir nous assassinent ! »

 

L’auteur :

Fatou Diome est une écrivain sénégalaise. Son premier roman Le ventre de l’Atlantique lui a valu une grande notoriété.

 

L’histoire :

 Arame et Bougna, mères de Lamine et Issa souhaitent le meilleur pour leur enfant. Elles ne voient aucun avenir pour eux s’ils demeurent dans leur pays, aussi décident-elles de les envoyer en Europe, clandestinement. Les deux fils acceptent bien volontiers cette envolée vers l’espoir. 

 

Ce que j’ai aimé :

-          Dans les départs, souvent le projecteur éclaire ceux qui partent, rarement ceux qui restent. Fatou Diome a eu la prescience de s’intéresser à « celles qui restent »

en chien de faïence dans leur pays, osant à peine imaginer ce qui peut arriver à leurs fils partis si loin… Elle nous décrit avec beaucoup de tendresse leur vie quotidienne, leurs angoisses, mais aussi leur espoir inconsidéré de voir un jour revenir leur aimé les bras emplis de richesse, nous offrant ainsi de magnifiques portraits de femmes.

   - Fatou Diome n'hésite pas à poser les bonnes questions en peignant le quotidien misérable de ces hommes et de ces femmes qui n'ont pas d'autres choix que de subir cette situation que d'autres plus puissants se plaisent à faire perdurer.

 « Seigneur ! Qu’on nous cache les yeux ! Voir ce que la pauvreté fait des humains est une torture infligée à l’âme. » (p. 152)

  

« Devraient entrer en résistance tous ceux qui sont d’accord pour dire qu’il n’est pas éthique de vider l’Afrique de sa force humaine. Que l’Europe, avec ses cyniques accords de partenariat, fasse de l’Afrique sa bétaillère de réserve n’est pas acceptable ! » (p. 241)

    

Ce que j’ai moins aimé :

-          Fatou Diome écrit avec tellement de facilité et de fluidité qu’elle finit par en jouer et j’ai trouvé dans ce roman qu’elle avait « sur-écrit », de la même façon que les acteurs « sur-jouent »… Au lieu d’aller à l’essentiel et de dire les choses simplement, elle les répète différemment plusieurs fois, leur adjoint des comparaisons, des métaphores qui allongent considérablement le propos.

 « Ce que les gens appellent l’éternité, qu’ils s’imaginent telle une ligne de mire lointaine, n’existe pas. La véritable éternité, c’est un bref instant, volé à la vacuité du quotidien, où, soudain, une intense beauté se concentre et s’ancre si profondément en nous que le temps à venir ne peut en éroder le souvenir. L’éternité, c’est cette pleine présence à soi et aux autres lors de ces moments inoubliables. Si le corps se laisse ruiner par le temps, il existe en nous des endroits où la beauté ménage un espace hors d’atteinte. (…) » (p. 285)

 J’ai souvent perdu le fil de la narration au détour de ces considérations, au point, souvent, de passer des lignes pour plus vite retrouver nos chères héroïnes…

 

Premières phrases :

« Aram, Bougna, Coumba, Daba, mères et épouses de clandestins, portaient jusqu’au fond des pupilles des rêves gelés, des fleurs d’espoir flétries et l’angoisse permanente d’un deuil hypothétique ; mais quand le rossignol chante, nul ne se doute du poids de son cœur. Longtemps, leur dignité rendit leur fardeau invisible. Tous les suppliciés ne hurlent pas. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Eldorado de Laurent GAUDE

 

D’autres avis : Yves, (Merci) Clara, Catherine

 

Je remercie Gilles Paris qui m’a permis de découvrir le destin de ces femmes attachantes… 

 

Celles qui attendent, Fatou Diome, Flammarion, août 2010, 336 p., 20 euros

 

defi Afrika Choupynette

Publié dans Littérature Afrique

Partager cet article
Repost0

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias ENARD

Publié le par Hélène

mathias-enard-parle-leur-de-batailles-de-rois-et-d-elephant.jpg

♥ ♥ ♥

 Prix Goncourt des lycéens en 2010

 

L’auteur :

 

Mathias Enard est un écrivain français. Son roman Zone a obtenu le Prix décembre en 2008 et le prix du livre Inter en 2009.

 

L’histoire :

 

13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         Le style est ciselé, lyrique, poétique et il nous emporte en deux mots sur les rives de l’histoire avec une facilité déconcertante :

 

« Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l’amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s’accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, d’éléphants, de rois et d’êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu’il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l’amour, l’amour, cette promesse d’oubli et de satiété. » (p.66)

 

-         Tel un poète, Michel Ange veut sublimer le monde, lui apporter de la beauté pour que la nuit ne triomphe pas. Ce n’est pas seulement un pont qu’il souhaite construire, mais une véritable œuvre d’art inscrite dans l’éternité. La vie et ses contingences auront raison de ses projets…

 pont.JPG

 

-         Michel Ange est saisi dans l’immédiateté de son histoire personnelle mais aussi de la grande Histoire. Le fait d’ancrer ce court récit dans une réalité historique apporte un souffle de magie supplémentaire aux instants fugaces saisis dans la vie de cet homme illustre.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- La légèreté de ce petit roman me laisse penser qu’il ne me laissera pas une impression durable…

 

Premières phrases :

 

« La nuit ne communique pas avec le jour. Elle y brûle. On la porte au bûcher à l’aube. Et avec elle ses gens, les buveurs, les poètes, les amants. Nous sommes un peuple de relégués, de condamnés à mort. Je ne te connais pas. Je connais ton ami turc ; c’est l’un des nôtres. Petit à petit il disparaît du monde, avalé par l’ombre et ses mirages ; nous sommes frères. »

 

 

D’autres avis : Griotte (Merci, merci), Leiloona, Amanda, Dominique, Pickwick, La Ruelle Bleue, Alex

  

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, Mathias ENARD, Actes Sud, août 2010, 153 p., 17 euros

 

Partager cet article
Repost0

Un monde ouvert de Kenneth WHITE

Publié le par Hélène

monde-ouvert.jpg

 

 

 

♥ ♥ ♥ ♥

 

 « Quand le crépuscule tombera sur la terre et sur la mer

Des roussettes voleront dans l’air du soir

 

La nuit venue je m’étendrai sous les étoiles

La grande Voie presque à portée de mes pieds

Et j’écouterai les longues annales de la houle

Tandis que des tortues sans âge se traîneront sur la plage. » (Equatoriales)

 

L’auteur :

 

Kenneth White naît à Glasgow en Ecosse juste avant la seconde guerre mondiale. Il fait ses études de lettres françaises et allemandes, de lettres latines ainsi que de philosophie à l'université de Glasgow. Grand lecteur, il se passionne pour Ovide, Rimbaud, Hölderlin, Nietzsche. Refonder radicalement notre culture, tel est, résumé d'une manière assez lapidaire, le dessein de poète, de théoricien de la « géopoétique », d'auteur de récits qu'est Kenneth White. Kenneth White, a écrit plus de trente livres en anglais et en français depuis Les Limbes incandescents (1976). Nous pouvons les classer en récits : Le rodeur des confins (Albin Michel 2006), poésie : Mahamudra, le grand geste (Mercure de France, 1979), Le passage extérieur (Mercure de France, édition bilingue, 2005) et Un monde ouvert : anthologie personnelle dans la prestigieuse collection Poésie/Gallimard en 2007. Enfin, il y a les essais, recherches, entretiens où l'on rencontre l'esprit nomade, Antonin Artaud ou Hokusaï. Kenneth White vient de faire paraître Les Affinités extrêmes (Albin Michel, 2009). (Source : France Culture)

 

Les thèmes :

 

 - La nature,

 

- La  géopoétique : "La géopoétique est une théorie-pratique transdisciplinaire applicable à tous les domaines de la vie et de la recherche, qui a pour but de rétablir et d’enrichir le rapport Homme-Terre depuis longtemps rompu, avec les conséquences que l’on sait sur les plans écologique, psychologique et intellectuel, développant ainsi de nouvelles perspectives existentielles dans un monde refondé."

 

« Je suis las de lieux

Où l’homme se donne en spectacle

J’ai assez vu le théâtre humain

Les gesticulations de ses pantins

Toutes leurs petites histoires

Ce qui m’intéresse à présent

Ce sont les champs silencieux

Qui s’étendent alentour

Les mouvements de la mer

Le ciel semé d’étoiles

Le rapport entre mon corps et l’univers

Entre les nébuleuses et mon cerveau. » (Le testament d’Ovide)

 

Ce que j’ai aimé :

 

- L'auteur chante le monde, la nature, les éléments et surtout les bords de mer, qu'ils soient écossais, bretons, canadiens... Il encense tous les lieux dans lequel la quintessence du monde prend vie. L'auteur cherche à se fondre dans les éléments pour ne plus faire qu'un avec le monde. Accéder à une compréhension intuitive.



« Fleurs jaunes

Qui dansent au vent

Un corbeau sur une branche

Qui croasse

Le ruisseau

Qui reflète le ciel

Dans ses rides gris-bleu

Plage blanche, varech

La démarche hautaine

Des huîtriers

Un crabe bleu qui tâtonne dans une flaque

Coquille luisante. » (La maison des marées)

  

 

« Entre une question et une question

Entre un silence et un silence

Le murmure de la rivière. » (La rivière qui traverse le temps)

 

  photo-mer.jpg

« Assuré

Que la visée vitale

De l’art

C’est de jeter à la ronde

Images

Témoignages

Preuves

D’une puissance de synthèse

Accordée à la vie

Et qui préserve la vie

Contre la solitude

Le morcellement

Les agressions froides

De l’espace et du temps. » (Le grand rivage, 11)

 

 

- Un chant mélodieux inoubliable qui nous enjoint à mieux observer ce qui nous entoure pour nous éloigner des contingences matérielles et, enfin, flirter avec le spirituel...

 

« Je suis las de lieux

Où l’homme se donne en spectacle

J’ai assez vu le théâtre humain

Les gesticulations de ses pantins

Toutes leurs petites histoires

Ce qui m’intéresse à présent

Ce sont les champs silencieux

Qui s’étendent alentour

Les mouvements de la mer

Le ciel semé d’étoiles

Le rapport entre mon corps et l’univers

Entre les nébuleuses et mon cerveau. » (Le testament d’Ovide)

 

 

« Par-delà ce tumulte

Qu’est vivre, aimer et mourir

Le ciel soudain s’éclaircit

 

Balayé par un grand vent blanc. » (Le mistral blanc)

 

- La dimension écologique n'est pas absente de ces pages :

 

"Colloque à la Hague :

"En 1900 l'Himalaya avait 10 000 glaciers

à présent 2000 de moins

 

au cours du dernier siècle et demi

la masse glaciaire des Alpes s'est réduite de moitié

 

les glaciers de l'Alaska

ont diminué de vingt pour cent ces cinquante dernières années."

 

ils disent que le planète se réchauffe

ils prévoient des tempêtes et des inondations

 

de nombreuses terres basses vont disparaître

 

assis en ce lieu

sur un promontoire rocheux de l'Europe

je regarde passer les nuages

et j'écoute la rumeur de la mer." (Deux lettres de montagne) 

 

photo-montagne.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien, je suis définitivement tombée en amour…

 

Premier poème :

 

« Marche matinale

 

C’était un froid un lent brouillard agglutiné

Autour du soleil, accroché

Au petit soleil blanc, la terre

Etait seule et délaissée et un grand oiseau

Jetait son cri rauque de la héronnière

Tandis que le garçon s’en allait sous les hêtres

Voyant les débris bleuâtres des coquillages

Et les moites amas de feuilles pourrissantes. »

 

Vous aimerez aussi :

 

http://www.kennethwhite.org/ 

 

Un monde ouvert, anthologie personnelle, Kenneth WHITE, Traductions de Marie-Claude White, Patrick Guyon, Philippe Jaworski et Pierre Leyris, Poésie gallimard, janvier 2007, 10 euros

 

challenge voisins voisines   

Publié dans Poésie étrangère

Partager cet article
Repost0

Les leçons du mal de Thomas H. COOK

Publié le par Hélène

                                              leçons du mal

  

  

 L’auteur :

 

Thomas H. Cook est un écrivain américain, auteur d’une vingtaine de romans.

 

L’histoire :

 

Jack Branch est un fils de bonne famille, professeur dans le petit lycée de Lakeland, Mississippi. Très impliqué dans son métier, soucieux de justice dans un pays encore marqué par la guerre de Sécession, il se prend d’affection pour un élève taiseux et renfrogné du nom d’Eddie Miller. Eddie se tient à l’écart de la communauté, résigné, écrasé par le poids de son ascendance : il est le fils du « tueur de l’étudiante », mort en prison quinze ans plus tôt. Le mal se donne-t-il en héritage ? Peut-on sauver les gens d’eux – mêmes ?
Pour libérer Eddie de son fardeau, Jack lui suggère de mener une enquête sur son père. Le maître et l’élève découvrent peu à peu un monde où le bien et le mal se confondent, chargé de violence et de mirages : un monde de ténèbres. (Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Une attente est savamment créée tout au long du roman par des prolepses incessantes : Jack Branch raconte les évènements qui se sont déroulés en 1957, mais il le fait à la fin de sa vie, ayant ainsi une vision d’ensemble sur son récit et sur les êtres dont il est question. Il fond ainsi les époques, instillant au fur et à mesure des informations sur le devenir des personnages, intriguant le lecteur avec cet évènement mystérieux qui changera leur destin et les mènera au procès dont des extraits sont retranscrits…

 

-          Les références culturelles sont érudites puisque Jack est professeur, il survole l’histoire traquant le mal à travers des personnages historiques ou fictionnels pour raconter leur histoire.

 

-          Le style est précis, tout comme la construction, nous prenant incidemment dans ses rets.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’ai attendu avec impatience pendant le récit cet évènement violent, extraordinaire qui a changé la vie des personnages. De fait, j’ai trop attendu, et j’ai été déçue quand, enfin, la relation de cette scène évoquée à moults occasions tout au long du roman, est enfin relatée. Pour moi, le suspens est tombé à plat.

 

-          Le propos de l’auteur n’était évidemment pas seulement dans l’intrigue policière, il s’applique à décrire la psychologie des personnages avec tellement de minutie, que l’on peut penser que là est l’essentiel de son propos. Pourquoi dans ce cas instiller cette jalousie pernicieuse cadrant peu avec la personnalité de Jack à la fin du roman ? Je ne l’ai pas trouvée cohérente.

 

Premières phrases :

 

« Gâté par le sort, je n’ai pas su voir les ténèbres ni ce qu’elles dissimulaient. Jusqu’au moment fatidique, le mal s’est tenu à distance, circonscrit à de simples notes de cours sur les crimes perpétrés par des armées, des foules et des individus sanguinaires, auteurs d’actes abominables que j’exposais avec passion à mon auditoire d’élèves captifs. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Seul le silence de Roger John  ELLORY

 

Lu dans le cadre du jury Babélio-Seuil Policiers

jury-babelio.jpg

Vous trouverez d’autres avis plus positifs que le mien sur Babélio

  

Les leçons du mal, Thomas H.COOK, Traduit de l’anglais (EU) par Philippe LOUBAT-DELRANC, Seuil policier, mars 2011, 356 p., 21.50 euros

 

Partager cet article
Repost0