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La tendresse des loups de Stef PENNEY

Publié le par Hélène

tendresse les loups poche 

♥ ♥

 Un très bon roman d’aventures dans le grand Nord canadien.

  

L’auteur :

Stef PENNEY est écossaise, elle a écrit et réalisé deux films. La tendresse des loups est son premier roman.

 

L’histoire :

1867, Nouvelle Ecosse, à Dove River, petit village à la frontière du grand nord Laurent Jammet, un trappeur de la région, est retrouvé mort assassiné dans sa cabane. Or parallèlement, Madame Ross constate la disparition de son jeune fils de 17 ans, Francis, qui devient de fait le suspect numéro un. Elle va alors partir à sa recherche vers le Nord aux côtés de Parker, un trappeur indien entouré de mystère. Donald Moody, dépêché par la Compagnie de la baie d’Hudson part également sur ses traces.

 

Ce que j’ai aimé :

-       L’aventure avec un grand A, à la Jack London, avec des indiens, une nature intransigeante, des méchants qui ressemblent à des méchants et des gentils angéliques, mais par contre pas de loups (allez comprendre…).

-       Le mystère aiguille bien sûr la lecture : est-ce Francis qui a tué Laurent Jammet, peut-on faire confiance à sa mère qui est convaincue de son innocence, que s’est-il passé entre eux, qui le retrouvera en premier…Les mystères annexes enrichissent cette intrigue principale : un chapitre sur deux est consacré à Donald quand l’autre l’est à Madame Ross.

-       La relation ambigüe qui se noue entre Madame Ross, femme mariée, et l’indien qui l’accompagne est subtile et apporte la juste touche romantique au roman.

-       Le choc des cultures indiens / émigrés qui s’installent sur leur territoire est plutôt bien rendu.

 

Ce que j’ai moins aimé

 -       La psychologie des personnages est quelquefois un peu sommaire soit, mais l’Aventure tellement captivante efface les minces traces de défauts…

 

Premières phrases :

 « La dernière fois que j’ai vu Laurent Jammet, c’était dans la boutique de Scott et il portait un loup mort sur l’épaule. Moi, j’étais venue acheter des aiguilles, et lui, il était déjà là pour chercher la récompense. »

 

Vous aimerez aussi :

Smoke Bellew de Jack LONDON (je dois préciser que c’est le seul roman de Jack London que j’ai lu… Et je l’ai adoré, si bien que j’en ai tout un stock dans ma bibliothèque, ils attendent sagement leur tour…)

 

Un grand merci à Magali JACQUES des Editions 10/18.

 

La tendresse des loups, Stef PENNEY, Belfond, octobre 2008, 445 p., 22 euros

POCHE : La tendresse des loups, Stef PENNEY, 10/18, juin 2010, 599 p., 9.40 euros 

TAGS : Littérature américaine - Aventures - Indiens

kathel en parle aussi.

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Ce jour-là de Willy RONIS

Publié le par Hélène

ce jour-là

♥ ♥ ♥

Une belle approche de l’œuvre du photographe Willy RONIS

 

 

L’auteur :

 

Willy RONIS est un photographe français qui a débuté dans les années 20. Il a couvert notamment les manifestations ouvrières de1934, les grèves de Citroën-Javel en 1938, le retour des prisonniers de la seconde guerre… Il a obtenu de nombreux titres pour son œuvre. Il est décédé le 11 septembre 2009.

 

L’histoire :

 

Le principe est simple : pour chaque photo présentée, Willy Ronis explique son histoire en commençant son texte

par « Ce jour-là… » :

 

« Ce jour-là contient un secret. » (p. 45)

« Ce jour-là, dans ce bistrot de Joinville le Pont, il y avait eu tout à coup une lumière extraordinaire. » (p. 155)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Les photographies bien sûr en premier lieu, qui savent témoigner avec beaucoup de tendresse du quotidien de personnages ordinaires et réussissent à le sublimer.

 

« Je ne suis pas un romantique, je ne peux pas inventer, c’est ce qui est là, sous mes yeux, qui m’intéresse. Le plus difficile est d’arriver à le saisir. » (p. 92)

 

-          La découverte de l’histoire de ces photographies leur confère encore davantage de charme.

-          Les textes sont simples, sans fioritures.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Je l’ai lu en format de poche, peu propice à la contemplation des photographies…

 

Premières phrases :

 

« Chez Maxe, Joinville, 1947.

Ce jour-là, j’étais debout sur une chaise. J’étais allé à Joinville pour un reportage sur les guinguettes que m’avait demandé Le Figaro qui éditait tous les trimestres un bel album sur papier couché, avec des textes d’artistes, d’écrivains, de poètes. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Errances de Raymond DEPARDON

 

Ce jour-là, Willy RONIS, Mercure de France, Traits et Portraits, janvier 2007, 22 euros

POCHE : Ce jour-là, Willy RONIS, Folio, oct. 2008, 6.60 euros

Publié dans Photographies

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L’heure trouble de Johan THEORIN

Publié le par Hélène

                                         l-heure-trouble.jpg                                                                                           ♥ ♥ ♥ ♥

         Un roman policier à l’atmosphère envoûtante…

 

 

L’auteur :

 

Johan THEORIN est un journaliste et écrivain suédois. L'heure trouble est son premier roman et a été élu Meilleur Premier Roman par la Swedish Academy of Crime en 2007 et il est n° 1 des ventes en Suède. Un deuxième roman se situant aussi sur l’île d’Oland est paru par la suite : L’Echo des morts.

 

L’histoire :

 

Dans une petite île de la mer Baltique, en Suède, un enfant disparaît à la faveur du brouillard tenace, à l’heure trouble. Des années plus tard, son grand-père reçoit la sandale du petit Jens dans une enveloppe. Qui a posté cette mystérieuse enveloppe ? Julia, la mère du petit garçon va rejoindre l’île d’Oland et avec son père va chercher à résoudre ce mystère qui pèse tant pour elle.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’atmosphère : cette île est peuplée d’histoires mystérieuses qui se racontent à l’heure trouble, quelques fantômes errent, désoeuvrés, et cette ambiance étrange est magnifiquement bien rendue dans ces pages. Malheureusement, l’enquête pure prend de plus en plus de place dans les pages, au détriment de ces descriptions si envoûtantes.
 

-          L’enquête : des années auparavant un enfant du pays nommé Nils Kant a sévi dans la région avant de s’exiler en Amérique. Il en revient dans un cercueil quelques années plus tard mais des doutes persistent sur sa mort. Est-ce lui qui aurait tué le petit Jens ? Le lecteur découvre son histoire grâce à une alternance des chapitres : l’un est consacré à Nils, l’autre à Julia et Gerlof. Cette construction permet de faire croître la tension dramatique et de ne pas lasser le lecteur.

-          Les thèmes abordés sont traités finement : les relations familiales, le deuil, la vengeance, le pardon…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Les circonvolutions liées à la résolution de l’intrigue. A mon sens il y a un coupable de trop…

-          Le parti pris pour l’enquête, au détriment de l’ambiance au fil des pages. Le début était tellement prometteur que l’on ne peut qu’être légèrement déçu que les promesses ne soient pas totalement tenues.

-          La psychologie des personnages perd aussi de l’épaisseur au fil des pages, le revirement d’humeur de Julia par exemple étant un peu trop rapide.

 

Premières phrases :

 

« Oland, septembre 1972.

Le mur de grosses pierres rondes couvertes de lichens gris était aussi haut que le petit garçon. Il n’arrivait à voir par-dessus qu’en se mettant sur la pointe des pieds dans ses sandales. Tout était gris et brumeux de l’autre côté. »

 

Vous aimerez aussi :

 

L’homme du lac de Arnaldur INDRIDASON

 

L’heure trouble, Johan THEORIN, Albin Michel, février 2009, 19.50 euros

 

Egalement lu et apprécié par Kathel

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Kyoko de Ryû MURAKAMI

Publié le par Hélène

kyoko couv

  ♥ ♥ ♥

Un conte moderne japonais relativement prenant.

  

L’auteur :

 

Ryû MURAKAMI est un écrivain et cinéaste japonais. Son œuvre est relativement sombre et désespérée, notamment Les bébés de la consigne automatique, ou encore Parasites.

 

L’histoire :

 

La jeune Kyoko part à l’âge de 21 ans à la recherche de celui qui lui a donné le goût de la danse quand elle avait 8 ans, José. Son voyage la mène à New York, et dans cette ville protéiforme elle va rencontrer une série de personnages qui ne resteront pas indifférent face à cette jeune femme diaphane.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’alternance des points de vue : chaque chapitre a un narrateur différent qui raconte sa rencontre avec la jeune Kyoko. Ce procédé a tendance à dynamiser le récit, même si pour moi, il n’est pas assez exploité.

-          La quête de la jeune femme intrigue le lecteur et le pousse en avant dans sa lecture.

-          La simplicité des rapports humains, la tendresse qui filtre entre eux nimbe le roman d’une poésie utopique.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          La naïveté générale : sur la quatrième de couverture, on nous dit que l’auteur s’est efforcé dans ce roman de faire un roman « sans drogue, sans violence et sans sexe, sur la renaissance et l’espoir. » Malheureusement, j’ai senti qu’il n’était pas là dans son élément, tout étant trop édulcoré, simple, naïf.

-          Les scènes de danse de surcroît sont difficiles à se représenter alors qu’elles constituent le cœur du récit. Un film a été tourné, peut-être est-il plus convaincant…

 

Premières phrases :

 

« Les grillages de barbelés.

Il s’étend à perte de vue, ce grillage de barbelés plus haut que moi, et recouvre ma mémoire. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Itinéraire d’enfance de Duong Thu HUONG

  

 Lu dans le cadre duchallenge  challenge-In-the-mood-for-Japan

 

 POCHE : Kyoko, Ryû MURAKAMI, Picquier poche, août 2000, 227 p., 7 euros

 

TAGS : Littérature japonaise - Maladie -Danse

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Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï de Galsan TSCHINAG

Publié le par Hélène

ciel bleu

♥ ♥ ♥

Un roman dépaysant  pour découvrir la culture mongole.

    

L’auteur :

 

Galsan TSCHINAG est né en Mongolie occidentale et a passé son enfance dans les steppes. Ciel bleu est son premier roman publié en 1994.

 

L’histoire :

 

Galsan TSCHINAG nous conte son enfance dans la steppe dans le Haut Altaï. Il évoque avec beaucoup de tendresse le quotidien au sein d’une famille aimante. Dans ces pages, il rend hommage à un monde voué à la disparition, à travers notamment les figures emblématiques de sa grand-mère ou de son chien.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Le dépaysement : cette lecture est un véritable bol d’air frais, loin des considérations nombrilistes de certains romans actuels. On y découvre un univers totalement inconnu, oscillant entre tradition et modernité, un monde magique aux mœurs déroutantes et enrichissantes dans lequel on chante pour les brebis afin qu’elles ne rejettent pas leurs agneaux.

-          La justesse du récit : on trouve beaucoup de tendresse et de poésie dans cette évocation. Le point de vue adopté est celui du jeune garçon de 7 ans qui découvre petit à petit les règles particulières du monde qui est le sien. 

-          Une source de sagesse : de nombreux enseignements sont à tirer de ce petit récit.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          La scène un peu longue à mon goût concernant le chien qui a avalé du poison, mais ce sera le seul bémol.

 

Premières phrases :

 

«           Il est possible que cette histoire ait commencé dans un rêve. Etait-ce une préparation à ce qui allait suivre, une mise en garde peut-être ? Car le rêve était pénible, pénible – un cauchemar.

On disait qu’il ne fallait parler de ses mauvais rêves à personne, mais les dire plutôt pour soi à haute voix, puis cracher trois fois. On disait la même chose pour les rêves agréables. Il ne fallait les confier à personne, les garder pour soi. Ceux qu’on entendait raconter n’étaient-ils donc ni bons ni mauvais ? »

 

Vous aimerez aussi :

 

Dersou Ouzala de Vladimir ARSENIEV (non lu)

 

Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï, Galsan TSCHINAG, Métailié suites, 1996, 8 euros

 

TAGS : Littérature mongole - Famille

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Dérive sanglante de William G. TAPPLY

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un très bon et beau roman policier.

 

L’auteur :

 

William G. Tapply a écrit une vingtaine de romans policier ayant pour héros Brady Coyne. Il est également spécialisé dans les ateliers d'écriture et la pêche à la mouche. Les Editions Gallmeister ont choisi de traduire une série avec un autre héros, Stoney Calhoun. Trois volets sont publiés, malheureusement, ce sera tout pour cette série car Wiliam Tapply est décédé en 2009... A quand la traduction de l'autre série ?

 

L’histoire :

 

Dérive sanglante est la première aventure dans laquelle apparaît Stoney Calhoun. Victime d'un accident mystérieux, cinq ans auparavant, il ne se souvient pas de son passé et a refait sa vie dans le Maine. Il travaille dans une boutique de pêche et mène une vie paisible qui va être perturbée par la disparition de son meilleur ami. Calhoun va alors enquêter, retrouvant de vieux instincts qui pourraient lui faire penser qu'il a déjà enquêté de façon professionnelle dans le passé.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-       Le cadre : Comme presque tous les romans des éditions Gallmeister, l’action se situe dans le nord des Etats-Unis, ici dans le Maine. La nature est un personnage à part entière, au travers notamment de la pêche. La description des paysages donne envie de prendre l'avion sans tarder... 

-       Les intrigues secondaires : le mystère entourant l’amnésie de Stoney intrigue et attire le lecteur qui découvre en même temps que lui des indices pouvant le mener vers ce passé qui se dérobe. L’intrigue sentimentale qui se noue entre Stoney et la belle Kate ajoute du piment à l’ensemble. La psychologie des personnages est très travaillée.

-       L’intrigue principale : je l’ai mise en dernier car elle ne constitue pas l’intérêt premier du roman, même si le suspense est au rendez-vous. Dérive sanglante est avant tout un roman d’ambiance.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-       Rien

 

Premières phrases :

 

  "Il était environ huit heures du matin lorsque Stoney Calhoun entendit la sonnette tinter : signal qu'on passait le seuil de la boutique. Il leva les yeux de son étau. Un homme aux cheveux blancs se tenait dans l'embrasure de la porte, d'où il examinait le casier des cannes Sage et Orvis adossées au mur."

 

Vous aimerez aussi :

 

Queue de poisson de Carl HIAASEN

 

Dérive sanglante, William G. TAPPLY, Editions Gallmeister, mai 2007, 267 p., 22.90 euros

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L’origine de la violence de Fabrice Humbert

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un roman puissant

 

L'auteur :

Fabrice Humbert est professeur de français et écrivain à ses heures. Il a publié son premier roman Autoportaits en noir et blanc en 2001.

 

L’histoire :

Lors d’un voyage scolaire à Buchenwald, le narrateur découvre une photo troublante : sous ses yeux, le portrait de son père qui pourtant n’a jamais connu les camps de concentration. Pas plus que son grand-père, Marcel Fabre. Qui est donc cet homme ? Notre jeune professeur va alors se jeter à corps perdus dans cette enquête visant à rétablir la vérité familiale. La première partie du roman s’attache donc au destin de David Wagner, l’homme de la photo, destin marqué par la violence de la vie à Buchenwald. La seconde partie est centrée à nouveau sur le narrateur : il va rencontrer une jeune femme allemande qui, elle aussi, a une histoire marquée par la violence du nazisme.

Ce que j’ai aimé :

-          Fabrice Humbert a un talent de conteur évident, pas un instant il n’ennuie le lecteur, le captivant au contraire si bien qu’il est difficile de poser le livre avant de l’avoir fini.

-          L'enquête autour de cette photographie permet de tenir en haleine le lecteur impatient de connaître le fin mot de l’histoire.

-          Les destins des protagonistes prennent de la profondeur au fur et à mesure que le récit avance, les visages changent au gré de l’enquête, le dit remplace un silence lourd et quelquefois rassurant. Mais ne peut évoluer que celui qui sait.

-          Au-delà de l’histoire familiale, c’est aussi l’histoire de notre peuple marqué par la violence de la seconde guerre mondiale que nous conte le narrateur :

                                                                                                                                                                              

« La violence m’a été livrée en héritage » dit-il (p. 157).

 

Connaître notre histoire avec ses zones d’ombre et d’horreur, c’est nous permettre de comprendre le monde qui nous entoure dans toute sa complexité. Sans cela nous ne sommes que des fantômes de nous-mêmes, des êtres bruts, incompréhensibles.

-          C’est un roman aux multiples sujets, la passion amoureuse y tient aussi une place importante, avec toujours en toile de fond ce questionnement sur la violence et ses origines. Pourquoi certains penchent du mauvais côté quand d'autres restent moraux ?

 

  Ce que j’ai moins aimé :

-          Un énième livre sur les camps de concentration, me direz-vous. Oui et non. Personnellement, je ne lis pas tellement de textes sur ce sujet, j'ai donc été littéralement prise par le roman, par son intensité et sa vérité. Pour ceux qui ont beaucoup lu sur le sujet, peut-être n'apprendront-ils rien de nouveau.

 

Premières phrases :

 « On dit que Satan était l’ange le plus brillant de Dieu. Sa chute, lumineuse, fulgurante, est marquée  du double sceau de la grandeur et de la trahison. Et il me semble deviner, dans les méandres de ma mémoire, l’image d’un archange chutant de l’empyrée pour rejoindre les coins sinueux de l’enfer. Ce dessin, peut-être recomposé par le souvenir, d’une bible pour enfants m’a longtemps poursuivi : c’est toujours le fils le plus aimé qui passe su côté du Mal. »

 

Vous aimerez aussi :

  Si c'est un homme de Primo LEVI

 

L’origine de la violence, Fabrice HUMBERT, Le passage, janvier 2009, 317 p., 18 euros

POCHE : L'origine de la violence, Fabrice HUMBERT, LDP, avril 2010, 341 p., 6.95 euros 

Papillon, Aifelle et Dominique ont aimé,   Keisha, EmiLie et Yves moins...

TAGS : Littérature française - Famille - Guerre - Camps de concentration - Secret de famille

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Les déferlantes de Claudie GALLAY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Un livre simple et beau accessible à tous les publics

        

L’auteur :

 

Claudie GALLAY est une écrivain français également institutrice. Elle a publié son premier roman «L’office des vivants» en 2001.

     

L’histoire :

 

La narratrice est nouvellement arrivée à la Hague, aux confins du Cotentin. Employée par le centre ornithologique de Caen pour observer les oiseaux, elle se fond dans le décor et apprivoise peu à peu cette nature normande et ses habitants pas toujours tendres.

Cela fait six mois qu’elle côtoie les habitants de la Hague quand arrive Lambert, un ancien de la Hague qui semble lourd de secrets. La narratrice –et le lecteur- est intriguée par cet homme au passé trouble, et elle va subrepticement chercher à en savoir davantage.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’atmosphère remarquablement bien rendue, mystérieuse et envoûtante.

-          La mer est comme un dernier personnage qui influence de slautres, un personnage fort à qui il faut s’abandonner pour espérer une trêve dans une vie agitée :

           

« Je savais que l’on pouvait rester très longtemps comme ça, les yeux dans la mer, sans voir personne. Sans parler. Sans même penser. Au bout de ce temps, la mer de déversait en nous quelque chose qui nous rendait plus fort. Comme si elle nous faisait devenir une partie d’elle. Beaucoup de ceux qui vivaient cela ne repartaient pas. » (p. 293)

 

-          Le mystère lié à Lambert, à la vieille nan et à Théo, gardien du phare et des secrets, maintient l’attention du lecteur à son comble.

-          L’intrigue sentimentale, centrée autour de cette narratrice anéantie par un deuil, et qui essaie doucement de réapprendre à aimer un autre homme, est toute en retenue, très finement décrite.

-           

« Les histoires se ressemblent.

Et il y a d’autres histoires. Il suffit d’un rien, parfois, un angélus qui sonne, des êtres se rencontrent, ils sont là, au même endroit.

Eux qui n’auraient jamais dû se croiser. Qui auraient pus se croiser et ne pas se voir.

Se croiser et ne rien se dire.

Ils sont là. » (p. 478)

 

-          Le style, simple et direct.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          L’épaisseur du livre (524 pages), surtout si vous ne le lisez pas en poche, dans le lit, il est lourd à porter…

          

Premières phrases :

 

« La première fois que j’ai vu Lambert, c’était le jour de la grande tempête. Le ciel était noir, très bas, ça cognait déjà fort au large. »

 

Vous aimerez aussi :

 De pierre et de cendre de Linda NEWBERY

 

 

Les déferlantes, Claudie GALLAY, Editions du Rouergue, la Brune, février 2008, 524 p., 21.50 euros

POCHE : Les déferlantes, Claudie GALLAY, J’ai Lu, juin 2010, 538 p., 8 euros   

 

Keisha a moins apprécié, EmiLie,  Cathulu , Kathel ont aimé.

 

TAGS : Littérature française - Solitude - Mer - Deuil - Secret -

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Les pieds dans l’eau de Benoît DUTEURTRE

Publié le par Hélène

pieds dans l'eau

 

  ♥ ♥ ♥ ♥

  Un roman intelligent et nostalgique, qui

donne envie d’aller se prélasser sur les galets

 d’Etretat (c’est dire…)

 

 

L’auteur :      

  Benoît DUTEURTRE est un écrivain français dont le premier roman   « Sommeil   perdu » paraît en 1985. Il a exercé divers métiers avant de pouvoir se consacrer à ses deux passions : l’écriture et la musique. Il a depuis publié plusieurs romans et quelques essais sur la musique.

L’histoire :

Benoît DUTEURTRE est également l’arrière petit-fils de René COTY qui possédait une villa familiale à Etretat. Elle est la base du nouveau roman de ce normand mélomane, qui évoque les souvenirs liés à la côte normande et à sa famille si particulière.

Ce que j’ai aimé :

-       Le style : très classique, il fut pour moi un bol d’air après des lectures au style plus moderne. Ce fut une lecture très agréable, comme quand on se replonge dans un classique après une longue période d’abstinence… 

 

-       L’évocation de la côte normande, prétexte à diverses considérations politiques, sociales, culturelles… Le regard du narrateur d’aujourd’hui sur le jeune adolescent qu’il fut est intelligent car il prend la distance nécessaire à de belles réflexions sur lui-même et sur la société (notamment avec son évocation de la bourgeoisie).

 

-       La poésie nostalgique qui se dégage des pages. Etretat apparaît comme le théâtre d’une époque révolue, témoin d’une représentation au charme gentiment désuet.

 « Planté au plus bel endroit de la côte, l’Etretat d’aujourd’hui a des allures médiocres. Mais, derrière ce rivage de bric et de broc, se prolongent des histoires pleines de sous-entendus ; et je ne connais rien de plus fascinant que ce mélange de beauté immuable et de transformation du monde. » (p. 239)

Ce que j’ai moins aimé :

-       J’aurais aimé un vrai roman complet, ce cher Benoît en est capable, mais c’est comme si il s’y refusait. Pourquoi ? Il nous offre une évocation intelligente, mais à mes yeux sans le souffle épique et passionnant que pourrait revêtir une saga familiale…

Premières phrases :

« Mon histoire commence dans une poudre de lumière, un après-midi d’été. La pente de galets blanchis par le sel glisse rapidement vers le rivage où l’eau claire et profonde donne une sensation de fraîcheur, même en plein mois de juillet. »

Vous aimerez aussi :

Paris Brest de Tanguy VIEL

Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Gallimard, août 2008, 238 p., 17,50 euros

POCHE : Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Folio, mars 2010, 251 p., 6,10 euros   

TAGS : Littérature française -Famille- Mer

Kathel vous en parle aussi.

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Une année à la campagne de Sue HUBBELL

Publié le par Hélène

                             

♥ ♥ ♥ ♥

Comme le dit J.M.G LE CLEZIO dans la préface :

voici un livre complet.

   

L’auteur :

Sue Hubbell était bibliothécaire et biologiste avant de tout quitter avec son mari pour les Ozarks, une région montagneuse au sud est du Missouri. Là, loin de la société de consommation qu’ils réprouvent, ils  vivent du produit de leurs ruches. Quelques années plus tard, son mari la quittera et c’est désormais seule qu’elle évoluera dans le monde des « fervents de la vie simple ».

L’histoire :

Sue Hubbell vit depuis douze ans dans sa ferme aux abeilles quand elle commence ce récit. Elle nous fait partager une année de sa vie (d’où le titre…), saisons après saisons. 

Ce que j’ai aimé :

-       L’harmonie avec la nature : Sue Hubbell respecte et admire le monde qui l’entoure, du coyote au serpent venimeux en passant par les parasites et les moustiques. Elle nous apprend à comprendre le cercle de la nature, cercle dans lequel les humains ont un rôle particulier à jouer, puisqu’ils sont les seuls nantis d’un cerveau

« qui me permet de m’apercevoir que lorsque je manipule et modifie n’importe quelle partie du cercle, il y a des répercussions sur tout l’ensemble. » (p. 106)

 

-       L’humilité de Sue Hubbell : humilité presque socratique :

« Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses. » (p. 22)

-       L’hymne à la vie

« Nous sommes toutes deux [l’araignée tisseuse de toiles et Sue] des amalgames animés de produits chimiques communs à tous les êtres vivants : carbone, hydrogène, oxygène, azote, soufre et phosphore. Toutes deux sommes confrontées à une série de problèmes posés par notre chimie et notre sensibilité propre, entre autres comment grandir et comment gagner notre vie. Ce sont là de grandes questions et comme c’est souvent le cas avec les Grandes Questions, nous avons trouvé des réponses différentes. (…)

Vivre dans un monde où les réponses aux questions peuvent être si nombreuses et si valables, voilà ce qui me fait sortir du lit et enfiler mes bottes tous les matins. » (p. 85)

Ce que j’ai moins aimé :

-       Absolument rien.

Premières phrases :

« Le mur sud de mon chalet est occupé par trois grandes baies qui vont du sol au plafond. J’aime être assise au creux du fauteuil en cuir marron, dans le crépuscule des soirées d’hiver, à regarder les oiseaux voleter autour de la mangeoire installée en travers des fenêtres. »

Vous aimerez aussi :

Un été prodigue de Barbara KINGSOLVER

 

Merci à Bénédicte qui fut la première à m’avoir fait découvrir ce sublime récit. Un autre avis chez Keisha, aussi enthousiaste que moi…

Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Gallimard, Sept. 1988, 248 p.

POCHE : Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Folio, juin 1994, 259 p., 5,60 euros   

TAGS : Littérature américaine - Nature - Solitude

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