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New Iberia Blues de James Lee BURKE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Je pris la résolution de capturer et de protéger la moindre goutte de soleil qui me serait accordée jusqu'à la fin de mes jours, et de ne pas me laisser aller aux humeurs de saison ni me vouer à des causes maudites." p 154

Alors qu'il rend visite au réalisateur Desmond Cormier, qu'il a connu plus jeune, Dave Robicheaux, observant la mer avec un télescope dans la propriété de Desmond, aperçoit au large une jeune femme nue et crucifiée. Desmond et son acolyte présent ce jour-là prétendent ne pas voir la jeune femme, ce qui intrigue et inquiète Dave. Il enquête alors dans les coulisses d'Hollywood, désabusé par les dérives de cet état et de ce pays qu'il ne reconnait plus. Il estime en effet que son état a été victime d'un déclin historique rarement admis comme tel.

Le roman est peuplé d'ombres et de violence, et chacun tente de lutter pour illuminer ne fut-ce que d'un rayon le destin des laissés pour compte. Le clair obscur allié au lyrisme brûlant livre ainsi un roman qui explore avec talent la profondeur des âmes !

Présentation de l'éditeur : Payot et Rivages

Du même auteur : La rose du cimarron  ♥ ♥ ♥ (Policier)  ; Dernier tramway pour les Champs-Elysées  ♥ ♥ (Policier) ;  La descente de Pégase ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; La nuit la plus longue ♥ ♥ ♥ (Policier) ;  Swan Peak ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; L'arc-en-ciel en verre ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; Créole belle   ♥ ♥ (Policier)

Série Dave Robicheaux dans l'ordre
  1. The Neon Rain (1987)  Légitime Défense, ou La Pluie de néon,
  2. Heaven's Prisoners (1988) Prisonniers du ciel
  3. Black Cherry Blues (1989)  Black Cherry Blues
  4. A Morning for Flamingos (1990) Une saison pour la peur
  5. A Stained White Radiance (1992) Une tache sur l'éternité
  6. In the Electric Mist with Confederate Dead (1993) Dans la brume électrique avec les morts confédérés
  7. Dixie City Jam (1994) Dixie City
  8. Burning Angel (1995) Le Brasier de l'ange
  9. Cadillac Jukebox (1996)
  10. Sunset Limited (1998)
  11. Purple Cane Road (2000)
  12. Jolie Blon's Bounce (2002)
  13. Last Car to Elysian Fields (2003) Dernier tramway pour les Champs-Elysées 
  14. Crusader's Cross (2005) L'Emblème du croisé
  15. Pegasus Descending (2006) La descente de Pégase
  16. The Tin Roof Blowdown (2007) La nuit la plus longue
  17. Swan Peak (2008)
  18. The Glass Rainbow (2010) L'arc-en-ciel en verre
  19. Créole belle  (2012)
  20. Light of the World (2013) Lumière du monde
  21. Robicheaux (2018)
  22. The New Iberia Blues (2019)
  23. A Private Cathedral (2020) Une cathédrale à soi
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La forêt aux violons de Cyril GELY

Publié le par Hélène

♥ ♥

"C’est un monde, répondit Antonio. Un monde avec deux petites fenêtres en forme de f. Et qu’y a-t-il à l’intérieur? De la musique, divine. Entendre un violon c’est entendre Dieu. C'est entendre l'Univers. L'inaccessible. Comme si le monde d'ici nous transportait vers un monde inconnu."

Dans l’Italie du XVIIe siècle, Antonio, jeune luthier de Crémone, entreprend cinq voyages dans la région des « Montagnes roses » dans le but d’acheter du bois pour ses violons. Il cherche à fabriquer le violon parfait et pense que la qualité du bois est essentielle. Mais cela ne suffit pas : "Tant que tu ne sauras pas pourquoi tu fabriques des violons, aucun son n'en sortira." lui dira en effet son maitre. Puis là-bas, au lever du soleil, il croise une jeune fille qui lui inspirera le plus magnifique des instruments et donnera enfin un sens à sa quête du violon parfait.

Le parc naturel Paneveggio "la forêt aux violons"- Michela Modena @radio france

Si le roman célèbre l'art, il met aussi en lumière le travail insatiable qui précède la création, la recherche acharnée du juste matériau ou encore de la forme adéquate. L’œuvre ultime sera un subtil accord entre l'âme de son créateur, le travail fourni et la muse au caractère magique qui l'aura inspirée !

La composition du recueil est tout aussi musicale que son style porté par la douceur mélodique des chapitres courts. L'ouvrage est découpé en 71 petits chapitres, 71 étant également le nombre d'éléments dont est constitué un violon.

L'harmonie qui émane de ces pages résonne longuement en nous...

Présentation de l'éditeur : Points

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Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki MURAKAMI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au Sud de la frontière raconte l'histoire d'Hajime qui, à douze ans, se lie d'amitié avec sa voisine Shimamoto et restera marqué à jamais par cette relation qui marquait aussi son éveil à la sensualité. Plusieurs années plus tard, il épouse Yukiko dont le père, riche homme d'affaires, lui propose de le propulser gérant d'un club de jazz. Hajime semble épanoui dans cette nouvelle vie, jusqu'à ce que sa route croise à nouveau celle de Shimamoto.
Ce que j'ai aimé :
Le roman est nimbé sur la fin d'une atmosphère mystérieuse, presque fantastique, rappelant l'univers si atypique évoqué ensuite dans les romans de cet auteur emblématique.
Ce que j'ai moins aimé :
Le thème reste toutefois bien plus banal que celui des autres romans de l'auteur : l'obsession amoureuse et sexuelle d'un homme à qui tout réussit mais qui reste marqué par ses souvenirs d'enfance.
Bilan :
Pour ceux qui veulent découvrir cet auteur, je conseillerais plutôt Kafka sur le rivage.
Pour ceux qui aiment cet auteur et le connaissent déjà, il est toujours intéressant de découvrir ses œuvres de jeunesse.
 
Présentation de l'éditeur : Belfond
Du même auteur : Autoportrait de l'auteur en coureur de fond ♥ ♥ ♥ 1Q84 1 ♥  ; 1Q84 livre 2 ♥ ; Kafka sur le rivage ♥ ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Asie

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Le blé en herbe de COLETTE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Deux adolescents parisiens, Phil, 16 ans et Vinca, 15 ans passent leur été dans la même maison familiale au bord de la mer en Bretagne. Ils découvrent l'évolution de leurs sentiments et désir, prenant conscience que cet été marquera la frontière entre enfance et adolescence. Phil rencontre une dame plus âgée et noue avec elle une relation charnelle, tandis que, dans l'ombre Vinca prend peu à peu conscience de son pouvoir d'attraction.

Rappelons que dans le contexte de l'époque - ce roman ayant été publié en 1923 - l'initiation sexuelle de deux adolescents était un sujet tabou. Tout est suggéré avec subtilité, en filigrane apparait peu à peu la perte du monde doré et innocent de l'enfance au profit d'une certaine forme de gravité liée à l'âge adulte, empli de compromis complexes.

"Je crève, entends-tu, je crève à l'idée que je n'ai que seize ans ! Ces années qui viennent, ces années de bachot, d'examens, d'institut professionnel, ces années de tâtonnements, de bégaiements, où il faut recommencer ce qu'on rate, où on remâche deux fois ce qu'on n'a pas digéré, si on échoue... Ces années où il faut avoir l'air, devant papa et maman, d'aimer une carrière pour ne pas les désoler, et sentir qu'eux-mêmes se battent les flancs pour paraître infaillibles, quand ils n'en savent pas plus que moi sur moi... "

En toile de fond, la Bretagne et ses paysages changeants eux aussi, la mer comme refuge annuel synonyme d'habitude et de sécurité, mais aussi la mer violente et surprenante...

"Une éclaircie retint l'averse dans la nue, entrouvrit au-dessus de l'horizon une plaie lumineuse, d'où s'épanouit un éventail renversé de rayons, d'un blanc triste. "

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

Du même auteur : Sido et les vrilles de la vigne ♥ ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Europe

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Un chien à ma table de Claudie HUNZINGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Sophie, romancière vit avec son compagnon Grieg au cœur de la forêt des Vosges, proches de la nature, ils se nourrissent de leur attachement au monde naturel, loin de la tourmente de la vie pervertie. Dans une ancienne bergerie bien-nommée « Les bois-bannis » ils sont à une heure de marche de tout site habité et se fabriquent ainsi un monde préservé cernés seulement de leurs livres.
« Et moi, je voulais encore une fois gouter au plaisir infini de déguerpir. Déguerpir, c'est ma base de romancière. de livre en livre, je me suis accrochée au déguerpir comme à la queue d'un renard. »

Tous deux vieillissent, tentent de trouver encore un sens dans leur vie. Un soir, une jeune chienne surgit à leur porte, marquée par des maltraitances humaines et cet évènement bouleverse leur quotidien.

"Ce qui m'a permis de comprendre qu'on n'est pas emmuré dans notre espèce, une espèce séparée des autres espèces, différente mais pas séparée, et que faire partie des humains n'est qu'une façon très restreinte d'être au monde. Qu'on est plus vaste que ça."
 
Ce que j'ai moins aimé :

Le rythme est très lent, statique et le roman est plus de l'ordre de l'essai sur la nature, voire d'une  autobiographie qu'une fiction à proprement dite.

Bilan :

La relation entre l'homme et le chien est l'occasion de réfléchir à nouveau au rapport à la nature saccagée, pour mieux trouver sa place dans ce monde en détresse et espérer retrouver, paradoxalement, notre humanité.

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

Du même auteur : La survivance  ♥ ♥ ♥ 

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Histoire de la femme qui avait épousé un ours brun de John STRALEY

Publié le par Hélène

♥ ♥

Sollicité par une vieille dame indienne pour enquêter sur le meurtre de son fils, Cecil Younger, un privé qui s'abîme dans le whisky, se lance sur un terrain glissant à travers les forêts d'Alaska, sur les traces de la légende Tlingit, celle de l'ours épouseur de femmes.

Déception pour ce roman policier qui use des cordes trop usées du genre avec son policier alcoolique Cécil Younger. L'ensemble est inégal, manquant de rythme, peut-être parce qu'il s'agit de premier de la série avec ce héros, il faut espérer que la suite est mieux construite.

Présentation de l'éditeur : Gallimard

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La fille du pêcheur de perles de Lizzie POOK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 1886 la famille Brightwell arrive en Australie occidentale en provenance de Londres dans l'espoir de faire fortune grâce à la pêche à la perle. Dix ans plus tard, le père disparait alors qu'il était au large en pleine pêche avec son fils et son équipage. Sa fille, la jeune Eliza décide alors de remuer ciel et terre pour le retrouver. Mais la tâche est difficile car dans cette ville règne la corruption, le racisme et le chantage.

La puissance du récit nous plonge avec ravissement dans les aventures de la jeune Eliza dans cette ville coloniale australienne du XIXe siècle. L'autrice s'appuie sur une solide documentation liée au commerce de perles : en 1900 l'industrie perlière était la quatrième plus grande industrie d'exportation après l'or, le bois et la laine, exploitant les communautés indigènes à outrance. Elle brosse ainsi le portrait d'un monde difficile, dangereux dans lequel toute inconséquence se paie au prix fort ! La jeune Eliza porte le roman et l'autrice sait déjouer les pièges de son histoire pour surprendre le lecteur et en faire une femme moderne avant l'heure, forte et autonome.

Ce que j'ai moins aimé :

J'aurais aimé que les aventures soient plus développées, plus longuement, j'aurais facilement lu le double de page tant chaque page est prometteuse et passionnante. Il me faudra attendre le prochain roman de cette autrice pour retrouver cet engouement !

Bilan :

Un très beau roman qui rend hommage à ceux qui ont donné leur vie à cette industrie perlière.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Thème du mois : Girls power

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Le marin de Gibraltar de Marguerite DURAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"On cherche toujours plus ou moins quelque chose, dis-je, que quelque chose sorte du monde et vienne vers vous."

Alors qu'il passe ses vacances en Italie à Florence avec sa femme, le narrateur réalise qu'il n'est pas épanoui dans sa vie. Il rencontre un homme qui évoque un petit village italien à l'embouchure d'un fleuve, Rocca, et décide sur un coup de tête de se rendre là-bas. L'homme mentionne aussi une mystérieuse femme propriétaire d'un yacht, Anna, femme très belle et très riche, qui passe aussi quelques temps à Rocca. Le narrateur se rend là-bas avec sa femme et trouve le courage de la quitter et de se présenter à Anna pour arpenter les mers à ses côtés sur son yacht plutôt que de retourner à son travail routinier. Celle-ci est à la recherche de celui qu'elle nomme "le marin de Gibraltar", un homme qu'elle a aimé et qui l'a abandonné. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Étrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

Le rythme est lent, pareil à la course du bateau se laissant porter par les flots, le narrateur et Anna vivant au rythme du bateau et de ses escales, et se découvrant l'un et l'autre peu à peu. Leur relation est tout aussi lancinante, oscillant sur les vagues du souvenir qui relie Anna au marin et sur celles du présent lié au narrateur qui a largué ses amarres pour elle. A l'entrecroisement de leurs quêtes respectives, ils vont se rencontrer et peut-être s'aimer...

Un très beau roman délicat par lequel il faut se laisser porter pour en saisir tout le charme.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : L’amant ♥ ♥ ♥ ; Moderato Cantabile ♥ ♥ ♥ ♥ ; Dix heures et demie du soir en été ♥ ♥ ♥ ♥

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Dans la peau d'un noir de J.H. GRIFFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 1959, John Howard Griffin, journaliste américain blanc décide de se grimer en noir afro-américain pour connaître la réalité de l'existence d'un noir dans le sud des Etats-Unis. Partant de la Nouvelle Orléans, il traverse cinq états qui ont comme particularité de pratiquer la ségrégation envers les noirs.

La première remarque qui s'impose à lui est que les deux mondes qui séparent les noirs et les blancs sont hermétiques, le noir ne pourra pas côtoyer le blanc, et les uns et les autres resteront avec leurs préjugés. Le journaliste se rend compte que le noir n’est même pas traité comme un citoyen de deuxième ordre : il essuie des refus polis quand il cherche un nouvel emploi, mais surtout il doit accepter de « s’entendre qualifier de nègre, coon, jigaboo ; pouvoir seulement utiliser les toilettes et entrer dans des restaurants déterminés. » Il subit les regards haineux, " On est perdu, écœuré par l’aveu de tant de haine, pas tellement parce que c’est une menace mais parce que cela montre les êtres humains sous un jour si inhumain. On voit une sorte de démence, quelque chose de si indécent que l’indécence en soi (plus que la menace qu’elle contient) est terrifiante. »

La promiscuité est malheureusement prégnante, lors d'un de ses séjours, il est accueilli par un couple très pauvre dans une cabane, et est attristé par le sort des enfants « de nouveau je vis leurs grands yeux naïfs, encore ignorants des portes qui leur étaient closes – celles du pays des merveilles, de la sécurité, de la facilité et de l’espoir. » p 177

Malgré tout, ce qui frappe aussi dans ses pages est la solidarité de la communauté noire, même s'ils n'ont rien, ils sont prêts à tout pour accueillir, protéger, accepter l'autre. Pour que leur situation évolue, ils sont conscients que leur sort n'est pas en leurs mains, mais dans celles des autorités  : instruction, logement, accès à de meilleurs emplois, droit de vote permettront un réel changement. "Mettez l'homme blanc dans le ghetto, supprimez-lui les avantages de l'instruction, arrangez-vous pour qu'il doive lutter péniblement pour maintenir son respect de lui-même, accordez-lui moins de loisirs, après quelque temps il assumerait les caractéristiques que vous attribuez aux Noirs. Ces caractéristiques ne sont pas issues de la couleur de la peau, mais de la condition humaine"

Certes, certains ont pu lui reprocher de s'approprier la parole des noirs, mais finalement, ce témoignage a le mérite d'exister et tout ce qui peut contribuer à lutter contre le racisme et l'intolérance reste bénéfique !

Présentation de l'éditeur : Folio

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Ramata de Abasse NDIONE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Il ne faut pas grand-chose pour toucher à l’extraordinaire. Parce que ses pas l’on mené au petit matin non loin de Dakar dans un village de pêcheurs, un homme croise le destin de Ramata, femme d’entre les femmes, déesse vivante, merveille de la vie. Cela commence par des gyrophares dans les dunes. L’air est doux, la patronne d’un bar pleure doucement. On vient de trouver dans sa cour qui donne sur la plage le corps étonnamment digne d’une vieille clocharde. Tout en elle est mystère, jusqu’à la lourde chaîne en or qu’elle porte autour du cou. L’ambulance partie, l’homme s’installe, paie une bouteille de vin, demande le nom de la morte. Phrase après phrase, il découvre, fasciné, la tragédie d’une vie mêlée à l’histoire plus ancienne du Sénégal…

Ce que j'ai aimé :

Ce roman est doté d'un souffle romanesque, d'un envol, comme si on écoutait un griot au coin du feu, un conteur exceptionnel qui suit ses personnages un à un, ses mots donnant vie à celui ou celle qu'il peint et ce dernier s'anime soudain devant nous, nous qui n'avons de cesse de découvrir ce qu'il va devenir. Cet art du conteur est indéniable.

« Au cours de sa longue narration, pêle-mêle, tour à tour, j’ai été ému jusqu’aux larmes, j’ai été content, j’ai souri, j’ai frémi, je me suis exclamé “Ndeyssane !” pour exprimer ma pitié, j’ai énormément appris, j’ai bandé, j’ai été attendri, j’ai songé à Dieu, à son prophète Mamadou, paix et salut sur lui, j’ai été circonspect, j’ai applaudi des deux mains, je me suis posé des questions, j’ai tremblé, j’ai eu la nausée, j’ai ri aux éclats, j’ai eu le cœur serré, j’ai dit bravo, je me suis égayé, j’ai été attristé, je me suis révolté (…) Bref, pas un seul instant je n’ai eu à m’ennuyer. »

Le conteur s'attache aux actes qui pèsent dans nos vies, à la corruption inhérente aux puissants, mais aussi au thème de l'excision réduisant les femmes à ne connaitre qu'un plaisir fugace.

Ce roman est profondément riche, et sa lecture rappelle combien l'art du récit puise sa source dans une littérature orale millénaire.

Présentation de l'éditeur : Folio

Publié dans Littérature Afrique

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