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Tiens ferme ta couronne de Yannick HAENEL

Publié le par Hélène

 ♥ ♥ ♥

"Il faudrait enfoncer un couteau dans la matière des journées, trancher le gras, y découper ce qui seul vous éblouit : a-t-on besoin d'autre chose que de vertige ?"

Incompris, le narrateur-écrivain a écrit un scénario sur Herman Melville intitulé The Great Melville. Malheureusement aucun producteur ne l'accepte. Sur les conseils d'un ami, il décide alors de s'adresser à Michael Cimino. Cimino accepte de le rencontrer à New-York et notre homme fait donc l'aller-retour pour passer une journée aux côtés du célèbre réalisateur de Voyage au bout de l'enfer et de La Porte du paradis. Il lui laisse son manuscrit, confiant, et revient à Paris pour se terrer dans son appartement à visionner encore et encore des films mythiques comme Apocalyspe now. A côtoyer des oeuvres marquantes du cinéma, il espère qu'une étincelle s'allumera et donnera tout à coup un sens profond à sa vie.

"Les ténèbres attendent que nous perdions la lumière ; mais il suffit d'une lueur, même la plus infime, la pauvre étincelle d'une tête d'allumette pour que le chemin s'ouvre : alors, le courant s'inverse, vous remontez la mort."

Il recherche une forme de vérité, obsédé par cette phrase de Melville : « En ce monde de mensonges, la vérité est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché. » En tant qu'artiste et en tant qu'homme, il tente de trouver sa place dans un monde souvent effrayant et trop grand pour l'humain.

"Au fond, il était possible de vivre : avec les récits, avec toutes les histoires contenues à l'intérieur des récits, on avançait mine de rien d'une île à une autre, on faisait se rejoindre le commencement et la fin, on allait mieux."

Le monde s'offre à lui dans une suite d'aventures rocambolesques, il rencontrera Isabelle Huppert, sera suivi par deux moustachus à l'allure louche, s'inquiètera de la disparition de son ami Tot, perdra son dalmatien dans la ville, rencontrera la conservatrice du musée de la Chasse, pour peut-être, enfin, trouver une forme de lumière.

"A la fin, me dit-il, la véritable politique consiste à garder son âme ; et plus simplement encore : à avoir une âme."

A travers cet être indécis Yannick Haenel allume une lumière dans l'obscurité de nos vies, il nous invite à découvrir le sacré sous la patine des jours, à vibrer, pour simplement, survivre digne dans un monde qui chavire.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

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La morte amoureuse et autres contes de Théophile GAUTIER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le recueil comprend : La cafetière, Omphale ou la tapisserie amoureuse, La morte amoureuse, Le chevalier double et Arria Marcella.

Le registre fantastique pose un autre regard sur les choses, un regard mélancolique, désabusé et enchanté, sur des apparences toujours susceptibles de se déchirer pour faire place à la magie. Il interroge sur les limites entre réalité et irrationnel, déstabilisant son lecteur qui perd peu à peu ses repères sensibles lors d'une hésitation prolongée ouvrant les interprétations à des explications plus surnaturelles. La peur de la mort rôde et l'espoir insensé nait que les frontières soient poreuses entre les deux mondes.

« En effet, rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois. Toute action, toute parole, toute forme, toute pensée tombée dans l’océan universel des choses y produit des cercles qui vont s’élargissant jusqu’aux confins de l’éternité. La figuration matérielle ne disparaît que pour les regards vulgaires, et les spectres qui s’en détachent peuplent l’infini. Pâris continue d’enlever Hélène dans une région inconnue de l’espace. »

Dans la morte amoureuse le narrateur oscille aussi en termes d'identité, tout comme dans La cafetière dans lequel il recherche l'absolu et laisse son âme s'élever vers la félicité, quelque soit le prix à payer. Le désir mène les êtres qui errent comme dans Arria Marcella dans des ruines, prêts à être secoués dans leurs certitudes.

Ces nouvelles portées par un lyrisme troublant aux accents romantiques enrichissent inexorablement notre vision du monde...

Présentation de l'éditeur : Larousse

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Tonbo de Aki SHIMAZAKI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Après avoir travaillé sept ans pour la grande compagnie Goshima de Tokyo, Nobu s’est trouvé contraint de démissionner. Il a alors ouvert un «juku», où il donne des cours complémentaires pour collégiens. Il réalise ainsi le rêve de son père, professeur de lycée passionné par son métier, qui s’est suicidé il y a quinze ans. Un jour, l’un des anciens élèves de celui-ci le contacte et insiste pour le rencontrer.

Ce court roman résonne tout en finesse dans l'âme de son lecteur, délicat, porté par un style d'une sobriété exemplaire, il touche directement l'essentiel.

A noter qu'il fait partie d'une série Au coeur du Yamato et que dans l'ordre, les romans apparaissent ainsi : Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki. Pour ma part j'ai commencé par le troisième sans que cela ne soit dérangeant....

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Publié dans Littérature Asie

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Beauté fatale de Mona CHOLLET

Publié le par Hélène

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"Non décidément, "il n'y a pas de mal à vouloir être belle". Mais il serait peut-être temps de reconnaitre qu'il n'y a aucun mal non plus à vouloir être."

Illustrant son propos de nombreux exemples, Mona Chollet montre ici comment est fabriquée cette injonction de la femme à être sexy, féminine. Il s'agit bien d'une pression créée par les médias, la presse féminine, les blogs, les séries télévisées, et cette pression est largement relayée par le marketing. Cette obsession incessante enferme les femmes dans la haine d'elles-mêmes et les condamne à n'exister que par le biais de cette séduction en ne choisissant qu'un seul modèle : celui de la femme blanche. Ce processus répond ainsi à un désir de maintenir les femmes dans une position sociale et intellectuelle subalterne. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.

"L'homme est un créateur, la femme est une créature."

L'autrice met en valeur l'importance du contraste "Au-delà de sa pénible dimension publicitaire, ce fantasme déraisonnable d'une vie qui ne serait que plaisir et détente, moment exceptionnel sur moment exceptionnel, oublie que seule le contraste permet de les apprécier pleinement. Ils ne prennent sens que s'ils alternent avec des moments où l'on affronte la vie sous tous ses aspects, y compris ceux qui peuvent se révéler sombres, ennuyeux ou pénibles. "

La perfection apparait ainsi comme un ennemi, synonyme d'absence de joie. L'idéal serait une vie qui serait "bonne" pas "parfaite" : "C'est une singularité épanouie, et non la conformité aux canons en vigueur, qui fait la beauté, la sensualité, l'amour."

"Ce qui est passionnant dans l'être humain c'est sa lutte pour exister en tant que personne différente, originale, inventive d'elle-même et de la vie."

En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.

Présentation de l'éditeur : La découverte

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La trilogie de Baztan de Dolorès REDONDO

Publié le par Hélène

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Le gardien invisible

Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme… L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d’enfance.

De chair et d'os

À travers le Pays basque, dans la vallée du Baztán, des églises sont profanées. Alors qu’elle vient de donner naissance à son enfant, l’inspectrice Amaia Salazar est chargée d’enquêter discrètement sur cette affaire. Avec son équipe, elle doit aussi s’occuper d’une série de crimes conjugaux qui ont tous en commun d’horribles mutilations. Á chaque fois, le meurtrier s’est suicidé en laissant derrière lui une étrange inscription : TARTTALO. Pourquoi tous ces hommes laissent-ils ce même mot ? Que signifie-t-il ? Et pourquoi semble-t-il destiné à la jeune inspectrice ? La vallée du Baztán recèle encore de bien terribles secrets qu’Amaia devra affronter pour espérer enfin y vivre en paix…

Une offrande à la tempête :

Dans la vallée de Baztán, une petite fille décède étouffée dans son berceau. Alors que la police soupçonne le père d’être impliqué, la grand-mère attribue ce meurtre au génie maléfique Inguma, issu de la mythologie basque. Rapidement, cet étrange décès lève le voile sur une série de morts subites de nourrissons suspectes. L’inspectrice Amaia Salazar décide de se consacrer entièrement à cette nouvelle enquête, entre légendes mystiques et meurtres barbares, au risque de mettre de côté son rôle d’épouse et de mère.

Ce que j'ai aimé :

L'atmosphère créée au fil des tomes prend le lecteur dans ses rets, lecteur qui, rapidement fasciné, n'a de cesse d'avancer dans l'intrigue. L'autrice reprend en effet les personnages de la mythologie basque comme le basajaun pour nimber son intrigue d'une aura presque surnaturelle. Pour porter ses enquêtes, elle crée aussi un personnage principal attachant : Amaia est dotée d'un passé dense aux ramifications cruelles et révoltantes. Cette jeune femme prend de l'épaisseur au fur et à mesure, et dans le dernier tome elle apparait profondément humaine, fragile, touchante dans ses contradictions.

Ce que j'ai moins aimé :

Malheureusement les fins de chaque tome ne sont pas assez exploitées, elles sont expéditives, sans réel suspens. De plus, certains personnages sont laissés de côté alors qu'il aurait été intéressant d'exploiter leur histoire.

Il n'était peut-être pas nécessaire de proposer une trilogie qui a tendance à tirer en longueur.

Bilan :

Une série qui reste fascinante mais j'ai préféré néanmoins le préquel La face nord du coeur

 

Présentation de l'éditeur : Tome 1Tome 2 ; Tome 3

Du même auteur : La face nord du coeur

Publié dans Roman policier Europe

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La montagne secrète de Gabrielle ROY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Sa vie avait-elle d'autres buts que d'arracher un murmure en passant au vide effarant, à l'effarante solitude qu'il traversait ?" p 22

Gabrielle Roy raconte l'aventure d'un peintre - trappeur du nom de Pierre Cadorai qui se rend dans le Grand Nord canadien, puis à Paris et en Provence. La nature le prend à la gorge, il tente de restituer ses expériences sur les toiles, mais perd quelques unes de ces créations lors de ses errances. Il se laisse porter par ses rencontres de hasard, avec toujours au coeur cette recherche incessante du sens de son art et de sa propre vie.

Gabrielle Roy s'inspire en partie de la vie de René Richard, son ami et voisin de Charlevoix, et en partie de ses propres souvenirs, traçant le chemin de Pierre à partir de sa propre expérience en tant qu'artiste.  Elle s'interroge ainsi sur la quête artistique qui animent ces êtres insatiables.

@galerieDoucePassion

Porté par une écriture lumineuse, l'autrice rend hommage à ces êtres épris d'absolu, sans cesse en mouvement et qui n'ont de cesse de s'accomplir dans leur art.

Présentation de l'éditeur : Editions Boréal

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Eden de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence."

Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie d’extinction car « Il meurt une langue tous les vendredis. ». cette jeune enseignante - chercheuse s'intéresse aux pouvoirs des mots, corrigeant ou traduisant aussi occasionnellement des manuscrits. De retour à Reykjavík, elle décide de s'arrêter un instant et calcule que pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Elle décide alors sur un coup de tête d'acquérir un terrain situé aux confins du pays, terrain de roche, de lave et de sable avec juste une petite maison, et là, elle entreprend de planter ses arbres. Elle se coule harmonieusement dans la petite vie de la communauté, écoutant son voisin se plaindre des promoteurs ou décidant soudainement de donner des cours aux réfugiés.

Fascinée par le pouvoir infini des mots, Alba est une femme attentive aux détails, sachant percevoir la richesse du monde qui l'entoure et elle apprend ainsi peu à peu à trouver son Eden, sa place dans l'univers, au centre de sa propre existence.

"Les gens passent trop de temps à expliquer la vie aux autres, à penser à leur place et à leur montrer le droit chemin. Il y a les grammairiens qui corrigent nos fautes et les géologues qui nous expliquent la tectonique des plaques, sans parler des météorologues qui nous rebattent les oreilles avec le pourquoi du comment des épisodes climatiques extrêmes. (...) L'être humain n'a pas été créé pour se comporter de manière rationnelle. Personne ne peut se prévaloir de toujours agir dans son intérêt." p168

L'écriture lumineuse de Audur Ava Olafsdottir nous emporte en marge du monde, loin de ses turpitudes, dans un cocon de mots et de poésie. De lettres en mots, l'essentiel se dessine peu à peu, et l'agitation extérieure laisse place à l'évidence. A lire !

 

Présentation de l'éditeur : Zulma

Du même auteur :  Rosa candida ♥ ♥ ♥ ♥ ;  L’embellie  ♥ ♥ ♥ ; L'exception ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le rouge vif de la rhubarbe ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Ör ♥ ♥ ♥ ; Miss Islande ♥ ♥ ♥ ♥ ; La vérité sur la lumière ♥ ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Europe

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L'assommoir de Emile ZOLA

Publié le par Hélène

♥ ♥

Gervaise, une jeune femme de 22 ans a des rêves simples : « travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, mourir dans son lit... » et ne pas être battue. Malheureusement son premier mari Lantier la quitte, la laissant seule avec deux enfants, Etienne et Claude. Elle se remet en couple avec Coupeau, et tous deux travaillent dur pour sortir de la misère, Gervaise rêvant d'ouvrir sa propre blanchisserie. « Mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. »

Mais l'alambic dévore le peuple  "Fermez les cabarets, ouvrez les écoles" dira Zola, et de la même façon, l'exploitation subie par les travailleurs les entraine vers une chute inexorable. Tous sont aux prises avec un déterminisme social et héréditaire à l'emprise redoutable.

Dans ce septième tome des Rougon Macquart, Zola s'intéresse à la vie de la classe ouvrière. Le réalisme du tableau donne toute sa force à la dénonciation de la misère du peuple. Pour Zola, « c’est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ».

« J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos  faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. C’est la morale en action, simplement. »

Ce que j'ai moins aimé :

Contrairement à d'autres romans de Zola, j'ai trouvé que celui-ci manquait de lumière, d'espoir, tout est assombri et pousse la pauvre Gervaise vers sa fin (et quelle fin...) !

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Thérèse Raquin ♥ ♥ ♥ , Au bonheur des dames ♥ ♥ ♥ ♥ ; L'oeuvre ♥ ♥ ♥ ♥ ; Germinal ♥ ♥ 

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Conte d'automne de Julia GLASS

Publié le par Hélène

♥ ♥

Percy Darling est veuf depuis peu et il regrette sa femme Poppy. Il vit en reclus dans sa maison d'un quartier cossu en Nouvelle Angleterre. Il prend plaisir aux visites de son petit fils Robert. Néanmoins son quotidien va être bouleversé par l'installation d'une école primaire dans sa grange sous l'impulsion de sa fille récemment divorcée. Peu à peu Percy s'ouvre au monde extérieur, il fait la connaissance de Sarah mère adoptive d'un enfant scolarisé dans l'école, mais aussi de Ira instituteur homosexuel ou encore de Célestino jardinier guatémaltèque.

Ce que j'ai aimé :

Certes le livre est incarné par des personnages qui semblent vivants et il est sensible sur des sujets actuels.

Ce que j'ai moins aimé :

Mais je n'ai pas réussi à vraiment m'intéresser au sort de ces personnages, peut-être parce qu'ils sont trop nombreux...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Jours de juin

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Le serpent majuscule de Pierre LEMAITRE

Publié le par Hélène

Avec Mathilde "jamais une balle plus haute que l'autre, du travail propre et sans bavures". Mathilde, ancienne résistante devenue tueuse à gages, se demande si le temps n'est pas venu de prendre sa retraite, mais son chef lui confie une nouvelle mission...

Mathilde apparait comme un personnage atypique qui dégomme les autres personnages les uns après les autres, de façon très répétitive et désincarnée. L'ensemble est donc très peu crédible, franchement décevant !

Oeuvre de jeunesse de l'auteur, écrite en 1985 et jamais proposé à la publication jusqu'à ce que le succès de l'écrivain ne le pousse à le relire et remanier. Il aurait peut-être dû le laisser dans le tiroir, tant le roman manque de cohérence et propose des personnages auquel il est difficile de s'attacher !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Au revoir là-haut ♥ ♥ ♥ ; Trois jours et une vie ♥ ; Cadres noirs ♥ ♥ ♥ (policier) ; Couleurs de l'incendie ♥ ♥ ♥ 

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