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Seules les bêtes de Colin NIEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Au cœur des Causses, une femme a disparu alors qu'elle était partie randonner. Quand les anciens parlent de "la tourmente" qui l'a emportée, d'autres explorent d'autres pistes et remontent le temps pour comprendre. Plusieurs personnes prennent alors la parole tour à tour pour dévoiler des secrets bien tapis au creux des montagnes... Qu'il s'agisse de l'assistante sociale de la région, de son mari Michel, de Joseph, paysan reclus dans ses montagnes, ou de Maribé, nouvellement arrivée dans le village, tous ont des choses à cacher... Si au premier abord, les récits semblent déconnectés les uns des autres, page après page, les vies se raccordent pour trouver leur cohérence.

Les êtres, perdus dans cette montagne qu'ils subissent quelquefois, sont hantés par la solitude qu'ils cherchent à combler à tous prix. Ils ne sont pas tous paysans par choix, beaucoup ont subi l'influence familiale, la pression pour reprendre la ferme des parents pesant sur leurs frêles épaules.  Certains malfaisants profiteront et abuseront de cette solitude pour jouer avec les sentiments de ces êtres vulnérables.

Parfaitement maîtrisé, ce roman puise ses racines aussi bien dans des sujets d'actualité que dans une fine analyse sociologique des milieux paysans. Il est efficace aussi bien quand il nous plonge dans le Massif Central que quand il nous emmène en Afrique.

 

Présentation de l'éditeur : Le Rouergue

Du même auteur : Ce qui reste en forêt

D'autres avis : Babélio

Prix littéraires :


Prix Polar en séries de Quais du Polar 2017
• Prix Polar Landerneau 2017

• Prix de l'Académie cévenole Cabri d'or 2017
• Prix Goutte de Sang d’Encre 2017

• Prix du roman Cézam inter-CE 2018

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Laissez-moi (Commentaire) de Marcelle SAUVAGEOT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Ne me demandez pas de vous regarder par-dessus l'épaule et ne m'accompagnez pas de loin. Laissez-moi."

Une jeune femme retourne au sanatorium pour lutter contre la maladie qui la ronge, laissant derrière elle son amant. elle lui écrit alors pour que s'amenuise la distance, pour qu'il continue de l'aimer. Quelques lettres plus tard, il lui apprend brutalement qu'il la quitte, qu'il se marie avec une autre.

Le temps laissé vaquant devant elle lui permet d'analyser son coeur, de revenir sur cette histoire engendrée et sur les sentiments bafoués.

« C’est du bonheur d’être bouleversé et de ne plus rien savoir. Mais avoir encore un petit coin de conscience qui toujours sait ce qui se passe, qui, parce qu’il se sait, permet à tout l’être intellectuel et raisonnable d’avoir aussi à chaque seconde quelque chose du bonheur qui arrive, avoir ce petit coin de conscience qui apprécie lentement l’évolution de la joie, la suit jusqu’à ses fins les plus extrêmes, n’est-ce pas du bonheur ? Il y a un petit coin qui ne vibre pas, mais ce petit coin qui ne vibre pas reste le témoin de la joie ressentie. C’est lui qui se souvient et qui peut dire : j’ai été heureux et je sais pourquoi. Je veux bien perdre la tête, mais je veux saisir le moment où je perds la tête et pousser la connaissance au plus loin de la conscience qui abdique. Il ne faut pas être absent de son bonheur. »

Elle "commente" la fin de sa relation avec une acuité d'observation et d'analyse troublante, de celle qui tende vers l'universel. Chacun peut se reconnaitre dans cette douleur de l'abandon intime vibrant de vérité et de sincérité. La lucidité de la jeune femme résonne en nos âmes, emporté par son écriture poétique, on ne peut qu'être ébloui par ce destin tragique !

« Un petit volume si amer, si pur, si noble, si lucide, si élégant, si sévère et d’une tenue si haute dans son allure désolée et déchirée. On serait presque tenté de dire que c'est là un des chefs-d’œuvre de la plume féminine, » confie Paul Claudel

Ce que j'ai moins aimé : c'est assez ironique car dans mon édition, les avant propos et annexes sont multipliés, commentant à l'envie cette oeuvre pure qui pourtant se suffit à elle-même.

 

Présentation de l'éditeur : Phébus

D'autres avis : Télérama

 

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L'écart de Amy LIPTROT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Amy a dix-huit ans quand elle quitte son île natale des Orcades, îles au nord de l’Écosse, pour rejoindre Londres et ses lumières de pacotille. Au cœur de la capitale, elle sombre peu à peu dans un univers interlope, empli de fêtes, de drogues et d'alcool. Beaucoup d'alcool, trop d'alcool, au point que Amy ne peut plus s'en passer et sombre jour après jour dans l'addiction. Elle perd alors son travail, son petit ami, et se retrouve seule, désœuvrée, définitivement alcoolique.

Pour combattre ses démons, elle décide de revenir en arrière, de mettre de la distance entre Londres et elle, et repart vers ses racines, vers les Orcades. Là, elle intègre une organisation dédiée à la conservation des animaux et cherche à se reconstruire. Elle s'installe sur une petite île, et réapprend à vivre normalement, sans alcool. Grâce au pouvoir guérisseur de la nature, elle trouve un sens à sa vie, loin des futilités londoniennes. Elle va à la pêche aux couteaux, pour les faire revenir ensuite le soir à l'ail et les savourer avec des spaghettis, elle s'attache peu à peu aux petits détails de la vie savoureux pour lutter contre ses démons.

"J'ai troqué les boules à facettes des discothèques pour les lumières célestes, mais je reste entourée de danseurs : soixante-sept lunes gravitent autour de moi."

Ce que j'ai moins aimé : Quelques longueurs.

Bilan : Ce récit authentique nous faisant le témoin d'une reconstruction touche par sa sincérité.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Globe

D'autres avis : Nadael ;

Publié dans Littérature Europe

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Le royaume tome 1 Anne de Benoît FEROUMONT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Anne est chassée du château... Il faut dire qu'elle couche dans le lit du roi et que des oiseaux querelleurs décident de la dénoncer à la reine. Elle décide de rebondir en ouvrant une taverne dans ce petit village moyen-âgeux. Et même si la reine est bien décidée à lui mettre des bâtons dans les roues, elle persévère, encouragée par un forgeron un peu trop beau à son goût !

Cette BD reprend les thèmes habituels du conte de fée pour les détourner offrant ainsi une réécriture décalée des clichés habituels. Anne ne s'en laisse pas conter, et est bien loin des héroïnes naïves !

Ce que j'ai moins aimé : les dessins.

Bilan : Une Bd pleine de fraicheur !

 

Présentation de l'éditeur : Dupuis

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Les petites épiceries de mon enfance de Lee MEKYEOUNG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

""Essaie de vivre la vie comme elle vient" : je veux suivre ce conseil donné par mon père et mener une vie tranquille et ordinaire, à mon image et à l'image de es épiceries modestes et simples."

Alors qu'elle attendait son deuxième enfant, l'auteure déménage au fin fond de la commune de Toechon, dans le province de Gyeonggi. En se promenant dans le village de Gwaneum, elle tombe sous le charme d'une petite épicerie, attirée par cette beauté discrète qui s'ignore. Vingt ans plus tard, elle parcourt toujours le pays pour s'arrêter devant les petites épiceries, les prendre en photo pour les peindre ensuite, minutieusement. Dans ce recueil, elle nous livre ces merveilles, émaillée de brèves chroniques.

A travers textes et peintures, elle rend aussi hommage aux êtres modestes et simples qui vécurent avec nous à une époque donnée. Rares sont les épiceries qui survivent au fil des années. "Faisons attention aux choses qui nous entourent et qui nous sont familières. Peut-être leurs angles usés et arrondis par le temps cachent-ils une beauté que rien ne pourra remplacer ? En les observant attentivement, on peut y percevoir les traces du temps et de la douleur de la vie. Tel est le chemin qui mène à ces petites épiceries dans ma mémoire, elles qui suscitent en nous un bonheur attendrissant chaque fois que nous tournons au coin de la rue."

Dessiner toutes ces petites épiceries avant qu'elles ne disparaissent, devient ainsi comme une urgence et justifie son art. En les peignant, elles s'inscrivent dans la durée et continuent à vivre à travers l'oeuvre de l'auteure.

Avec délicatesse et modestie, Lee Mekyeoung nous invite à faire attention aux choses et à réfléchir à ce qui disparait tous les jours dans nos quartiers au nom du développement et du progrès. Chaque peinture est comme un fragment de bonheur, un hommage touchant à la vie qui passe, un souvenir éclatant dans le ciel de l'édition. 

 

Présentation de l'éditeur : Picquier

D'autres avis : Chinouk

 

Les petites épiceries de mon enfance, LEE Mekyeoung, traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Lucie Modde, Editions Philippe Picquier, octobre 2018, 208 p., 26.50 euros

Merci à l'éditeur !

Publié dans Littérature Asie

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L'emploi du temps de Michel BUTOR

Publié le par Hélène

Dans ce récit déconstruit, éclaté, le narrateur Jacques Revel relate par écrit les évènements qui lui sont arrivés au cours des huit derniers mois, depuis son arrivée dans la ville de Bleston, inspirée de Manchester.

Ce roman, qui se présente comme un roman policier confond les strates temporelles, dans un processus propre au nouveau roman.

Ce que j'ai aimé : les errances du narrateur dans la ville, personnage à part entière.

Ce que j'ai moins aimé : le fait que l'intrigue soit éclatée, perdant le lecteur à loisir dans un labyrinthe sans fin ...

 

Présentation de l'éditeur : Les Editions de Minuit

D'autres avis : Babélio

 

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Déception et abandon du mois

Publié le par Hélène

Félix LECLERC Calepin d'un flâneur

Le calepin d'un flâneur, paru d'abord en 1961, est le premier de quatre recueils qui rendent compte de cette pratique exigeante : écrire au fil des jours, des maximes, des anecdotes, des réflexions... Si j'ai trouvé quelques bonnes trouvailles, j'ai aussi connu beaucoup de déceptions, c'est "plate" comme disent les québecois...

"On n'a pas de tableaux dans le salon, mais on a la fenêtre."(Un habitant)

"Puise à la source et non dans le petit lac que vient de faire la pluie. (Comprendre : l'éternité de préférence à l'actualité).

Du même auteur, j'avais pourtant beaucoup aimé Pieds nus dans l'aube

 

Le camp des autres de Thomas Vinau

J'avais envie de l'aimer celui-ci, tant j'apprécie l'oeuvre de l'auteur. Mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'univers de ce petit garçon, Gaspard, qui fuit dans la forêt et tente de survivre. Pour tout dire, je n'ai pas même au le courage d'aller jusqu'à la rencontre avec la bande inspirée de La Caravane à Pépère, cette bande organisée qui organisa vols et braquages pendant les années 1906 et 1907 à travers la France.

Le style m'a lassée et l'auteur me touche plus quand il écrit des courts textes poétiques que des romans.

Présentation de l'éditeur : Editions 10/18

Je vais me consoler en relisant l'une de ses autres oeuvres :

Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ♥ ♥ ♥ ; Ici ça va ♥ ♥ ♥ ; Bric à brac hopperien  ♥ ♥ ♥ ♥ ; Juste après la pluie ♥ ♥ (Poésie) ; La part des nuages ♥ ♥ ♥ ; Bleu de travail  ♥ ♥ ♥ 

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Commissaire Kouamé. Un si joli jardin de Marguerite ABOUET et Donatien MARY

Publié le par Hélène

A Abidjan, le corps d'un homme est retrouvé dans un hôtel sordide, destiné à abriter les passes des prostituées. Les indices sont minces dans ce quartier plutôt enclin au silence. Quant l'identité de la victime est découverte, le grand commissaire Marius Kouamé est immédiatement mis sur l'affaire, l'affaire devant rester discrète. Kouamé, avec l'aide de son fidèle adjoint Arsène, traque alors les suspects, jusque dans les quartiers interlopes...

Ce que j'ai aimé :

- Les dessins

- La peinture réaliste d'une ville au charme bigarré...

Ce que j'ai moins aimé :

- Assez sanglant, les scènes de torture m'ont mises mal à l'aise.

- Je n'ai pas particulièrement apprécié la personnalité du commissaire Kouamé

- Je me suis perdue en route dans l'intrigue, sans réussir à en saisir l'humour.

Bilan : J'avais nettement préféré Aya du même auteur !
 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur : Aya

 

Kouamé, 1 Un si joli jardin, Marguerite Abouet, Donatien Mary, Couleurs de Frédéric Boniaud, Gallimard, novembre 2017, 104 pages, 20 €
 

 

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Enterrez vos morts de Louise PENNY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

L’inspecteur-chef Armand Gamache et ses collègues tentent de surpasser le traumatisme lié à une opération policière longue et éprouvante, à l'issue fatale. Armand séjourne chez Emile, à Vieux-Québec et il aime se réfugier dans la bibliothèque de la Literary and Historical Society, loin de la violence du monde. Mais dans ce lieu mythique qui abrite les archives historiques de la ville, on retrouve le corps sans vie d'un archéologue passionné par Samuel de Champlain, un des fondateurs du Québec. Etait-il sur la piste de la sépulture de cet homme célèbre, restée secrète jusqu'à aujourd'hui, près de 400 ans après ? Qui aurait eu intérêt à éliminer cet homme devenu ridicule à force de creuser les sols à la recherche du tombeau de Champlain ?

Parallèlement, Gamache, torturé par l'erreur, se demande s'il n'a pas condamné trop vite celui qu'il a mis en prison pour le meurtre de l'ermite à Three Pines (cf Révélation brutale). Il envoie donc son fidèle Langlois dans le petit village, par acquis de conscience, pour enquêter discrètement.

A l'image de la bibliothèque dont Gamache arpente les allées, ce roman est d'une richesse infinie. Si le meurtre initial porte vers l'histoire de la ville, avec cette vieille querelle entre anglais et français, il s'oriente rapidement sur la mémoire et les traces qu'elle laisse profondément en nous.

"La ville avait peut-être été construite grâce à la foi et aux fourrures, par des êtres en chair et en os, mais c'étaient les symboles qui lui servaient de carburant. Et la mémoire."

Mémoire de notre histoire commune, mémoire de nos parents, mémoire du passé proche, aliénant, handicapant quelqurfois. En avançant, Gamache apprend peu à peu à faire siennes les quatre phrases qui mènent à la sagesse :  "Je m'excuse. Je me suis trompé. J'ai besoin d'aide. Je ne sais pas.". Il comprend que la sécurité n'est que factice et que la vie est un risque à prendre, même si cela peut être douloureux.

""Se sentir en sécurité", pensa Gamache. C'était un besoin primordial, vital. Que feraient les gens pour préserver un havre sûr ? Ils feraient ce qu'ils avaient fait depuis des siècles. ce que les français avaient fait pour sauver le Québec, ce que les Anglais avaient fait pour le conquérir. Ce que faisaient les pays pour protéger leurs frontières, et les individus pour protéger leur maison.

C'est à dire tuer. Pour se sentir en sécurité. mais ça ne fonctionnait à peu près jamais." p. 245

Pour Gamache, la sécurité sera davantage à trouver dans l'amour de ses proches, sa femme la première qui retient de cette aventure traumatisante un point essentiel, qu'elle répète comme un mantra "Il est vivant". Car finalement, "Enterrez vos morts" n'est pas un livre sur la mort, mais sur la vie. Et sur la nécessité à la fois de respecter le passé et de s'en détacher." (Postface de l'auteure)

Mon préféré de la série jusqu'ici !

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

D'autres avis : Aifelle ; Enna ; Karine

Sur le blog :  Nature morte ♥ ♥ ♥  ; Le mois le plus cruel ♥ ♥   ; Défense de tuer ♥ ♥ ♥ ♥ , Révélation brutale ♥ ♥ ♥ 

La série dans l'ordre :

  1. Nature morte
  2. Sous la glace
  3. Le Mois le plus cruel
  4. Défense de tuer
  5. Révélation brutale
  6. Enterrez vos morts
  7. Illusion de lumière
  8. Le Beau Mystère
  9. La Faille en toute chose
  10. Un long retour
  11. La Nature de la bête
  12. Un outrage mortel
  13. Maisons de verre

 

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Top ten à la québécoise

Publié le par Hélène

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