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Miss Jane de Brad WATSON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Quand elle vient au monde en 1915 dans une ferme du Mississipi, de Dr Watson qui assiste à sa naissance remarque une malformation. La jeune Jane devra accepter de vivre différemment, et ne pourra jamais avoir une vie identique aux autres.

Mais sa force et sa bonne humeur l'aident à surmonter toutes les épreuves qui se présentent à elles, ainsi que l'appui du Dr Watson, et plus effacé mais tout aussi présent, de son père.

Brad Watson explique sur son site s'être inspiré de sa grand-tante Mary Ellis «Jane» Clay, qui souffrit d’incontinence urinaire sa vie durant, ne put avoir d’enfants et resta célibataire jusqu’à sa mort à 87 ans, en 1975, sept ans avant la première intervention chirurgicale pratiquée avec succès sur sa maladie.

La jeune Jane connaît les mêmes silences entourant sa maladie, les mêmes obstacles. Elle se réfugie dans la nature pour contrer les aléas de son existence, ce qui permet de donner vie à des pages vibrantes de lyrisme. Ses sens suppléent aux défauts de son corps, et si la jeune femme devenue adulte fera une incursion en ville, elle reviendra finalement vers ses racines, la ferme, la nature protectrice.

Ce que j'ai moins aimé : Il a manqué un souffle romanesque, surtout sur la fin à mon sens.

Bilan : Une lecture agréable autour d'un personnage dont le courage et la force permettent de passer outre ce destin particulier et d'offrir ainsi une belle leçon de vie.

 

Présentation de l'éditeur : Grasset

D'autres avis : Nadège https://lesmotsdelafin.wordpress.com/2018/12/11/miss-jane-brad-watson/

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Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla de Jean-Christophe RUFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Edgar rencontre pour la première fois la belle et sauvage Ludmilla lors d'un voyage aux confins de la Russie. Ce personnage atypique le marque, si bien qu'il revient rapidement sur ses traces pour la retrouver et l'épouser. Commence alors une histoire de couple tumultueuse, qui connaît ses gloires et ses revers. Incessamment.

Pour l'anecdote, l'auteur s'est lui-même marié trois fois avec la même femme.

Ce que j'ai moins aimé :

Cette histoire est un peu lassante, d'autant plus que le titre nous disait à quoi s'attendre, on attend donc le divorce, puis le remariage, puis le divorce, puis le remariage, puis ... zzzzz

De même en ce qui concerne la vie professionnelle des protagonistes, l'auteur semble avoir voulu mettre en avant les antithèses propres à une vie et il ponctue tout leur parcours de déconvenues et de couples allégoriques antithétiques : à la pauvreté succède la fortune, puis la ruine, l'amour flou se marie avec la trahison, puis l'amour fou, puis la lassitude, fidélité et infidélité font un passage remarqué, la leçon semble claire : la vie n'est qu'aléas -et l'argent ne fait pas le bonheur- ...

Pour finir, les personnages ne sont pas réellement attachants, plutôt caricaturés, et le narrateur lui-même semble fade, fasciné par ce couple au point de s'oublier.

Bilan : Mitigé ... Si on se laisse néanmoins emportés par le destin tourbillonnant de ce couple, l'ensemble manque de corps et de profondeur.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

D'autres avis : Babélio

Du même auteur : Immortelle randonnée ♥ 

 

Merci à l'éditeur.

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Enfin le royaume de François CHENG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Forme brève, mais moins abrupte que le haïku, le quatrain ne s'en tient pas au lapidaire, il sait donner du rythme à la pensée, à l'émotion, à la surprise, il sait initier un questionnement, amorcer une méditation, esquisser un chant.
À la suite des poètes chinois des origines, mais aussi d'Omar Khayyâm et d'Emily Dickinson, François Cheng atteste ici du pouvoir singulier de ce mode d'expression resserré, pourtant si peu enclos, si ouvert aux résonances, aux errances fertiles, voire à une manière salutaire d'envoûtement simple. " (Présentation de l"éditeur)

 

«Car vivre

C’est savoir que tout instant de vie est rayon d’or

Sur une mer de ténèbres,

C’est savoir dire merci»

 

Présentation de l'éditeur : Folio Gallimard

 

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La boîte noire de ITO Shiori

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 2015, Ito Shiori a 26 ans, elle est journaliste. Un soir, elle rejoint N. Yamaguchi – directeur dans une grande chaîne de télévision et proche du Premier ministre – au restaurant pour parler affaires. Quelques heures plus tard, elle reprend conscience dans une chambre d’hôtel, en train de se faire violer. Si la justice inculpe dans un premier temps son agresseur, l'arrestation est finalement annulée après un appel téléphonique du chef de la brigade criminelle, proche du premier ministre. Le non lieu est prononcé.
Confrontée à la mauvaise volonté des pouvoirs publics et au silence des médias, Shiori mènera seule l’enquête sur sa propre affaire. A ce jour, elle n’a toujours pas obtenu justice.

Dans ce livre témoignage glaçant Ito Shiori dénonce les violences sexuelles au Japon :

"Je veux parler de l'avenir, des mesures à prendre pour qu'il n'y ait plus d'autres victimes et des moyens à mettre en place pour que les victimes d'agression sexuelles puissent obtenir de l'aide. Si je parle du passé, c'est uniquement pour réfléchir au futur."

Elle évoque la question du consentement : que faire quand les actes se passent dans une pièce close, une "boîte noire" ? De fait, elle insiste sur ses propres erreurs, la première étant de ne pas être allée de suite porter plainte, pour que les examens, le kit de viol puisse attester des faits. Elle s'est retrouvée prise au piège de ses hésitations, puis au piège de son agresseur qui, bien après l'acte, par le biais de ses relations, a fait planer sur elle l'ombre des doutes. Ito Shiori pointe ainsi du doigt "les imperfections de la loi, la façon dont les enquêtes sont menées et l'attitude de la société, qui forcent les victimes à se résigner et rester silencieuses."

La journaliste est devenue une figure emblématique du mouvement #MeToo au Japon, devenu #WeToo. Son engagement et sa force lui permettent de combattre avec courage tous ses détracteurs pour qui le silence est préférable. Dans son livre comme dans ses interviews elle n'édulcore rien : 

« J'ai connu une souffrance dont je n'imaginais même pas l'existence. J'ai appris que les personnes qui vivaient avec cette souffrance étaient bien plus nombreuses que ce que j'aurais pu imaginer.
Aux personnes qui ont vécu les mêmes épreuves que moi, à ceux qui soutiennent un être cher en souffrance, je souhaite dire : vous n'êtes pas seuls.»

 

Présentation de l'éditeur : Picquier

D'autres avis : Libération ; Grazia

 

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Sudestada de Juan Sáenz Valiente

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Georges est un détective privé sans scrupules et sans humanité sévissant à Buenos Aires. Il fait son travail froidement, sans état d'âme. Quand le mari de la célèbre chorégraphe Elvira Puente lui demande de filer sa femme pour découvrir si elle a un amant, il s'apprête à être tout aussi impartial. Mais cette rencontre risque bien de bouleverser sa vie et ses habitudes !

 

Le Sudestada du titre est un vent sec et pluvieux qui va contraindre Georges à cohabiter quelques temps avec la mystérieuse Elvira, bloqués dans une propriété isolée. 
Avec finesse, l'auteur révèle peu à peu la part d'humanité qui siège en son détective glacial, et montre combien une rencontre peut changer une vie. L'art ne sera pas étranger à ce bouleversement, remuant en l'homme une beauté enfouie sous des années de conformisme qui ont fini par éroder ses sentiments.
Une très belle réussite !

 

A noter : la couverture n'est pas du tout représentative de la BD

 

Présentation de l'éditeur : Michel Lafon

D'autres avis : Babélio

Sélectionné pour le Prix polar SNCF 2019

Vous avez jusqu'au 15 mai pour voter !

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Le Clézio, l'homme du secret de Aliette ARMEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"J'ai toujours cru que la littérature c'était comme la mer, ou plutôt comme le vol d'un oiseau au-dessus de la mer, glissant très près des vagues, passant devant le soleil."

("Lettre d'Albuquerque" Le Clézio)

Le Clézio est un écrivain qui a su se prémunir naturellement de la notoriété et ses risques. La qualité de ses écrits est indéniable parce qu'il est cet homme qui écrit par nécessité, parce qu'il croit en la littérature et en ses pouvoirs :

"Elle [la littérature] n'était pas un monument érigé en souvenir d'univers disparus, mais une passerelle pour entrer dans une nouvelle manière d'exister : la musique de ses mots aiguisait la capacité à être attentif aux moindres frémissement de la vie, à en percevoir les sensations et les émotions."

Pour cet homme mystique dans le sens où il est passionné "par les expériences, par les vertus religieuses, par la foi, quelle que soit la foi.", l'écrit révèle. Aliette Armel rappelle ce qui fait le prix de l’œuvre de cet auteur et de son secret : "Non pas l'or et le pourpre des distinctions les plus prestigieuses et des couvertures de livres pompeuses, mais la singularité d'une existence nomade, en quête d'un sens dont les civilisations oubliées demeuraient dépositaires, et la richesse d'une écriture forgée au cœur de la nature et dans l'observation des rituels."

Elle revient sur ses rencontres avec cet homme insaisissable,  nous raconte sa propre découverte de son oeuvre, nous livre ses propres hésitations face à cet homme fascinant. En choisissant de présenter les écrivains par le biais de sa propre expérience, Aliette Armel choisit résolument l'humilité. L'auteure se place à sa propre hauteur de vue, et cela lui permet également de livrer son ressenti et ses émotions. Elle, qui a pourtant eu l'immense honneur de pouvoir assister à la remise du prix Nobel de littérature à J.-M. G. Le Clézio à Stockholm, ne se met pas en avant, et laisse juste transparaitre sa fascination pour cet écrivain aux multiples contours, si insaisissable.

Avec intelligence, elle nous enjoint simplement à retrouver cet homme mystérieux dans ses écrits. Ce que je vais faire de ce pas aux côtés de Bitna...

 

Présentation de l'éditeur : Le Passeur Editeur

Du même auteur : Pondichéry, à l’aurore  ; En compagnie de Marguerite Duras

De Le Clézio :  Désert Voyage au pays des arbres 

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Vacances !!

Publié le par Hélène

Quelques jours de vacances, je serai de retour le lundi 6 mai

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La danse du temps de Anne TYLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Willa Drake, soixante et un ans, vit en Arizona avec Peter, son second mari, quand elle reçoit un appel de Baltimore lui apprenant que la petite amie de son fils s'est fait tirer dessus. Cette jeune femme et sa fille ont besoin d'elle, et même si, techniquement, son fils a quitté Denise et a entamé une relation avec une autre jeune fille, et si, Cheryl n'est nullement sa petite fille, Willa n'hésite pas, elle file à Baltimore accompagnée de Peter pour prendre soin de ceux qui ont besoin d'elle.

Ayant grandi dans un milieu instable, jusqu'ici, Willa avait toujours opté pour la sécurité, quitte à se marier avec des hommes fades, quitte à mettre au monde des fils ingrats, quitte à mener une vie sans réels choix, plus l'objet du hasard. Mais cette rencontre avec Denise et Cheryl bouleverse sa vie, enfin, Willa se sent utile, réclamée, aimée. Sa propre famille s'est éloignée d'elle, elle ne garde que peu de contacts avec sa sœur, et ses fils se sont éloignés, physiquement mais aussi sentimentalement. Quant à son nouveau mari, râleur invétéré, il se passe très bien d'elle... C'est donc une nouvelle famille qui s'offre à elle ici, une vraie communauté avec des voisins bienveillants, à l'écoute, prenant soin les uns des autres. Willa trouve enfin une raison de vivre auprès d'eux.

Malgré un petit bémol lié à la construction (était-ce bien nécessaire de raconter tout le parcours de Willa avant ses soixante ans et pourquoi ne faire débuter l'intrigue autour de Baltimore qu'à la page 97 ?), ce roman est un véritable coup de cœur ! Derrière sa simplicité, se cache la complexité des rapports familiaux, à travers ces modèles que l'on se crée à notre insu pendant nos années d'enfance, ces choix que l'on refuse de faire pour préserver la famille, ces renoncements journaliers qui affadissent le quotidien. Willa nous rappelle ainsi qu'il n'est jamais trop tard pour prendre sa vie en mains, jamais trop tard pour changer de direction, jamais trop tard pour se reconstruire une famille aimante et attentionnée et pour s'affranchir des modèles aliénants...

 

Présentation de l'éditeur : Phébus

tous les livres sur Babelio.com
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Paméla ou la vertu récompensée de Samuel RICHARDSON

Publié le par Hélène

♥ ♥

Roman épistolaire de 1740 qui raconte le destin de la jeune Paméla, 15 ans qui résiste aux assauts répétés de son maître, M. B., souhaitant par dessus tout préserver sa vertu intacte. Elle raconte ses mésaventures à ses parents dans ses lettres, puis quand elle comprend que ses lettres n'atteignent pas ses destinataires, elle continue à écrire son journal intime.

Ce roman a marqué la littérature anglaise et européenne par son originalité : donner la parole à la première personne à une domestique était novateur à l'époque, mais aussi par cette image vertueuse, néanmoins controversée. Deux voix s'élèvent : ceux qui pensent que Paméla est un modèle de vertu, et ceux qui pensent que sous couvert de la vertu, l'auteur en profite pour montrer des scènes équivoques, et que la jeune Paméla ne fait que provoquer M. B, son maître dans le but d'être épousée.
 

Ce que j'ai moins aimé :

Les atermoiements de la jeune Paméla m'ont lassée et son ambivalence m'a surprise effectivement : alors que cet homme a tenté d'abuser d'elle à maintes reprises, elle finirait finalement par éprouver des sentiments pour lui ?

" Vous et mon cher père êtes sans doute surpris de n'avoir point eu de mes nouvelles depuis plusieurs semaines, mais une triste scène en a été la cause. Car à présent il n'est que trop clair que vos avertissements étaient bien fondés. Oh, ma chère mère, je suis malheureuse, véritablement malheureuse ! Ne vous effrayez pourtant pas, je suis vertueuse ! Dieu veuille par Sa grâce que je le sois toujours.
Oh ! cet ange, ce galant homme, ce doux bienfaiteur de votre pauvre Paméla, qui devait prendre soin de moi à la prière que lui fit sa mère, lorsqu'elle était sur son lit de mort, qui craignait si fort que je ne me laissasse séduire par le neveu de Milord Davers qu'il ne voulut point me laisser entrer au service de Milady ; ce gentilhomme (oui, il faut encore que je l'appelle ainsi, quoiqu'il ne mérite plus ce titre), ce gentilhomme s'est avili jusqu'à se donner des libertés avec sa pauvre servante ! Il s'est fait voir maintenant dans son caractère naturel, et rien ne me paraît plus noir et plus affreux."

Bilan :

J'ai été heureuse de découvrir ce classique du XVIIIème, mais en tant que lectrice, je n'ai pas été convaincue par Paméla et encore moins par sa vertu !

 

Présentation de l'éditeur : 10-18

 

Publié dans Littérature Europe

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Un coeur simple de FLAUBERT

Publié le par Hélène

♥ ♥

Félicité est une jeune servante qui entre au service de Mme Aubain à Pont l'Evêque. dévouée, fidèle , elle est parfaite dans son rôle. Le temps passe, et elle s'attache tour à tour à Virginie la fille de Mme Aubain, à son neveu Victor, à sa maîtresse, puis à son perroquet Loulou. Mais tous meurent tour à tour, et Félicité finit seule.

Comme le titre du récit l'annonce, Félicité est un personnage profondément bon malgré sa naïveté et sa folie pour finir. Simple, elle l'est par sa condition, mais aussi par ses sentiments dénués d'artifices, par sa dévotion.

Ce titre est le premier conte des Trois Contes, dernière oeuvre de Flaubert publiée de son vivant en 1877.

Ce que j'ai moins aimé :

- la froideur, l'auteur ne s'appesantit pas sur les sentiments, il décrit presque de façon chirurgicale les étapes d'une vie ratée, sans parvenir réellement à nous attacher à son personnage pathétique.

 

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Mme Bovary

 

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