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Top BD 2020

Publié le par Hélène

Voici mes BD préférées lues en 2020 : 

Mon voisin Raymond de TROUBS

 

Le loup de Rochette

 

Nos embellies de Gwenola Morizur et Marie Duvoisin

 

Senso de Alfred

 

Touiller le miso de Florent Chavouet

 

Retrouvez plus de coups de coeur BD des autres bulleurs chez Stéphie

Publié dans Sélection BD

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Au bonheur des dames de Emile ZOLA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« Ayez donc les femmes, dit-il tout bas au baron, en riant d’un rire hardi, vous vendrez le monde ! » p 69

Le XIXème siècle voit l'essor des grands magasins avec les travaux hausmanniens du second empire. Paris se transforme, les petits commerces souffrent de cette nouvelle concurrence avec laquelle ils ne parviennent pas à rivaliser. Ainsi, quand la jeune Denise Baudu arrive de la province pour travailler dans le petit commerce de son oncle, celui-ci lui fait comprendre qu'il n'a pas suffisamment de travail pour elle. La jeune femme se résout alors à se faire embaucher Au bonheur des dames, le grand magasin de prêt à porter qui se développe dans le quartier. Si Denise rencontre des difficultés à ses débuts, en butte à la cruauté des petites vendeuses qui connaissent des vies difficiles à cause de la précarité, et sur lesquelles pèsent sans cesse le spectre du licenciement,  elle prend peu à peu sa place, soutenue par Octave Mouret, le directeur du magasin, qui tombe peu à peu sous son charme.

Octave Mouret est un homme redoutable, qui maitrise parfaitement les coulisses de la vente, les stratégies commerciales, les nouveaux outils à sa disposition comme la réclame, et surtout, qui a compris combien son commerce devait s'appuyer sur la femme et ses désirs.

« Ils avaient éveillé dans sa chair de nouveaux désirs, ils étaient une tentation immense, où elle succombait fatalement, cédant d’abord à des achats de bonne ménagère, puis gagnée par la coquetterie, puis dévorée. En décuplant la vente, en démocratisant le luxe, ils devenaient un terrible agent de dépense, ravageaient les ménages, travaillaient au coup de folie de la mode, toujours plus chère. » p 69

Pour créer son grand magasin fictif "Au bonheur des dames", l’auteur des « Rougon-Macquart » s’est inspiré du triomphe du « Bon marché », créé à Paris vingt ans plus tôt par Boucicaut. Il met en valeur le rouleau compresseur que constituent les grands magasins pour les petits commerces, qui pourtant proposent souvent des articles de bien meilleure qualité, modelés par des artisans et non pas par des spéculateurs. Si les artisans résistent, ils se font petit à petit happer par cette machine infernale. Il montre aussi les dangers de la consommation à outrance à travers les portraits de quelques femmes prêtes à tout pour être à la pointe de la mode. Par le biais de la jeune Denise et de Octave, il offre aussi un point de vue plus nuancé : les deux personnages sont conscients de la nécessité de s'adapter à ce siècle en mouvement, qui doit nécessairement évoluer vers le progrès, quitte à laisser des êtres au bord de la route. L'auteur dira lui-même « Je n'attaque ni ne défends l'argent, je le montre comme une force nécessaire jusqu'à ce jour, comme une force de civilisation et de progrès. » (Zola, réponse à un journaliste cité dans Becker et Landes 1999, p. 90.)

Ce roman ambitieux brille par son intelligence, présentant le plus honnêtement possible cette mutation, en s'appuyant sur l'histoire de personnages attachants dont la jeune Denise, femme forte qui ne se laissera pas avilir par les hommes. Un grand moment de lecture !

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Thérèse Raquin

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10 ans Totem Gallmeister

Publié le par Hélène

Je ne pouvais pas finir l'année sans vous parler des 10 ans de la collection Totem chez Gallmeister, un de mes éditeurs favoris. Je vous présente ici quelques titres que vous pourrez glisser sous le sapin :

Mes préférés :

Kathleen Dean MOORE Petit traité de philosophie naturelle

Pete fromm Indian creek

Jim LYNCH Les grandes marées

Keith MCCAFFERTY Les morts de Bear creek

Lonesome Dove de Larry McMURTRY

 

D'autres coups de coeur :

Abbey Désert solitaire

ABBEY le Gang de la clef à molette

 

Policiers :

Mes préférés :

Keith MCCAFFERTY Meurtres sur la Madison

William TAPPLY Casco Bay ; Dérive sanglante

Jim TENUTO La rivière de sang

Charles WILLIAMS Le bikini de diamants

Les autres :

James M. CAIN Assurance sur la mort

Neb CRABB meurtres à Willow Pond

Peter FARRIS Le diable en personne

Joe FLANAGAN Le moindre mal

Jake HINKSON L'enfer de Church Street

Bruce HOLBERT Animaux solitaires

Ross MACDONALD Cible mouvante et Noyade en eau douce
Todd ROBINSON Cassandra

Des westerns :

Howard FAST La dernière frontière

Dorothy M JOHNSON Contrée indienne

Dorothy M JOHNSON La colline des potences

Glendon SWARTHOUT Le tireur

Des déceptions :

Ron CARLSON Le signal

James Fenimore COOPER Le dernier des Mohicans

Bob SHACOCHIS Au bonheur des îles

Alex TAYLOR Le verger de marbre

Henry David THOREAU Walden ou la vie dans les bois

Kim ZUPAN Les arpenteurs

Les autres :

Pete FROMM Le nom des étoiles

Jim LYNCH Face au vent

Larry MCMURTRY La dernière séance

Wallace STEGNER En lieu sûr et Le goût sucré des pommes sauvages

David VANN Sukkwan island et Désolations

Larry WATSON Montana 1948

 

Ceux que je voudrais lire :

Les quatre filles du docteur March

Sauvage

Calme plat

En vol

Une vie inachevée

Le retour du gang de la clé à mollette

Les années grizzly

 

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L'anomalie de Hervé LE TELLIER

Publié le par Hélène

En juin 2021, un avion Air France demande à se poser à New York mais se heurte à la méfiance des aéroports : cet avion s'est en effet déjà posé trois mois plus tôt, avec les mêmes passagers. Parmi eux Joanna, avocate, Blake tueur à gages sans scrupules, Slimboy, pop star nigériane ou Victor Miesel, écrivain suicidaire. Les passagers de juin sont dirigés vers une base militaire et des scientifiques se penchent sur le phénomène. Cette "anomalie" risque fort de bouleverser la vie de plus d'une personne !

Ce que j'ai moins aimé :

Si j'ai été intriguée par le début du roman, par l'histoire des différents personnages, j'ai rapidement perdu le fil quand les physiciens et autres scientifiques sont entrés en scène pour tenter d'élucider ce mystère scientifique.

De plus, le devenir des "doubles" est assez attendu, les questions auxquelles ils se heurtent sont sans surprise, voire stéréotypées entre l'avocate dévorée par son travail et sa morale, le couple qui se délite parce que l'homme est devenu un étranger avec le temps, l'artiste et ses découvertes fortuites, l'amoureux éconduit par une femme plus jeune, le malade en stade terminal... Le fait que les personnages soient si nombreux empêche de réellement s'attacher à l'un d'eux.

Bilan :

Vous l'aurez compris, je suis totalement passée à côté de ce titre !!

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche
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Frère d'âme de David DIOP

Publié le par Hélène

En 1914 Alfa Ndyaye et Mademba Diop, deux amis d'enfance, quittent leur Sénégal pour porter secours à la France. Ils ont vingt ans et découvrent l'horreur de la première guerre mondiale.Alors que lors d'une attaque son ami au seuil de la mort lui demande de l'achever, Alfa refuse, et il n'aura de cesse par la suite de lui demander pardon pour l'avoir laissé agoniser. Il prend alors à bras le corps le rôle du sauvage qu'on veut lui voir jouer, décidé à venger son ami.

"Oui, j'ai compris, par la vérité de Dieu, que sur le champ de bataille on ne veut que de la folie passagère. Des fous de rage, des fous de douleur, des fous furieux, mais temporaires. Pas de fous en continu. Dès que l'attaque est finie, on doit ranger sa rage, sa douleur et sa furie. La douleur, c'est toléré, on peut la rapporter à condition de la garder pour soi. Mais la rage et la furie, on ne doit pas les rapporter dans la tranchée."

Comment raison garder dans ce contexte ?Alfa est un homme devenu fou, violent, malsain à cause de la guerre et des ignominies commises ou vues. Dans la deuxième partie il est emmené à l'arrière et raconte son parcours en Afrique, son amitié avec Mademba, quand il était encore vivant, quand il était encore humain.

Ce que j'ai moins aimé :

Le style narratif du roman se rapproche de celui des griots, et en cela il est assez particulier.

J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une lecture difficile, éprouvante que j'aurais du mal à conseiller...

 

Prix Goncourt des Lycéens 2018

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

 

Publié dans Littérature Afrique

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L'invitation à la valse et Intempéries de Rosamond LEHMANN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Little Compton, 1920. Olivia Curtis anglaise de 17 ans se réveille ravie au matin de son anniversaire, non seulement à la perspective de cette journée particulière, mais aussi parce qu'elle va assister prochainement à son premier bal chez Lady Spencer. Elle sait qu'elle sera supplantée par sa sœur ainée Kate, très courtisée, mais se réjouit néanmoins de cette première incursion dans le monde. Elle appréhende aussi les mois à venir puisque Kate prévoit de s'installer loin d'eux, à Paris.

Rosamund Lehmann n'épargne guère cette bourgeoisie anglaise errant entre oisiveté et superficialité. Le bal, tellement détaillé presque minute par minute, constitue une immersion totale dans cet univers oscillant entre solitude et paraitre. Les relations et discussions vides s'enchainent, mais quelquefois, au détour d'une conversation, une sincérité pure et troublante se fait sentir.

Le style rend admirablement les sensations et sentiments ressentis par les personnages, prouvant combien l'auteure est douée d'une faculté à comprendre et retranscrire les affres de l'adolescence bourgeoise, entre fébrilité et angoisse vague.

 

♥ ♥ ♥

Dix ans après L'Invitation à la valse Olivia a mûri, elle s'est mariée puis a divorcé et elle retrouve ici Rollo. Le riche fils de Lord Spencer a épousé la belle Nicole, mais la jeune femme s'avère asse décevante. Rollo et Olivia retrouve la complicité qui avait été la leur lors du bal.

Il est intéressant de lire les deux romans à la suite pour bien comprendre et observer les changements intervenus chez Olivia, et pour mieux appréhender la société de l'époque dans sa globalité. A l'adolescence pleine d'illusion, de cet espoir vague mais néanmoins troublant, succède les déconvenues mais aussi les choix plus assumés. La vie de la jeune femme sort des chemins battus, puisque non seulement elle n'a pas d'enfants, mais qu'elle est  surtout célibataire après un divorce, vivant avec sa cousine. Olivia travaille aux côtés d'une photographe, elle fait figure d'exception dans cet univers oisif. Elle s'échappe des carcans bourgeois pour créer sa propre voie, féministe avant l'heure avec les risques et les souffrances que cela implique, assumant ses désirs.

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

Bilan des deux tomes :

Je recommande cette peinture caustique de l'entre-deux-guerres !

Publié dans Littérature Europe

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Senso de ALFRED

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Quand Germano arrive dans ce vieil hôtel du Sud de l'Italie, il doit retrouver sa fille. Mais il semblerait qu'il se soit trompé de date, si bien qu'il n'a pas de réservation, les chambres de l'hôtel étant prises par les invités à un mariage devant se dérouler sur place. Germano erre ainsi dans le parc immense et croise la route de Elena, invitée au mariage.

Cette rencontre a lieu comme hors du temps, dans un temps suspendu entre jour et nuit, entre activités et latences. Ainsi Germano et Elena peuvent s'abandonner, loin de leurs échecs, loin des hésitations de leurs vies respectives, ils choisissent résolument le présent, le plaisir immédiat de l'instant. Le cadre, ce parc, cette chaleur prégnante, leur sert d'écrin.

Avec sensualité et bienveillance, Alfred peint le destin de deux êtres à la dérive qui trouvent une once de réconfort lors d'une soirée poétique qui donnera peut-être enfin un sens à leurs vies...

 

Du même auteur : ALFRED Pourquoi j’ai tué Pierre ♥ ♥ ♥ (BD) ; Come prima ♥ ♥ ♥ (BD)

Présentation de l'éditeur : Delcourt

Retrouvez cette BD dans votre librairie la plus proche

 

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Chacun sa vérité de de Sara LOVESTAM

Publié le par Hélène

♥ ♥

Kouplan, en situation irrégulière en Suède depuis trois ans, doit gagner sa vie car il lui est impossible de retourner en Iran. Il s'improvise alors détective privé et se fait contacter par une femme qui souhaite faire appel à ses services sans que la police ne soit prévenue. Sa fille de six ans a disparu, a priori enlevée près d'un centre commercial. Kouplan accepte cette mission et se lance sur les traces de ceux qui auraient pu kidnapper la petite Julia, enfant si sage. Sa solitude le rapproche de la jeune maman Pernilla, qu'il apprend à connaitre peu à peu.

Chacun sa vérité est le premier volet d'une tétralogie avec ce détective d'un nouveau genre, réfugié, fuyant la police, il est souvent confondu avec un adolescent en raison de son physique malingre. De plus, l'auteur réserve une fin très surprenante.

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai passé un bon moment de lecture mais sans être totalement conquise. La psychologie des personnages apparait un peu sommaire, surtout quand l'intrigue est en passe d'être résolue, le retournement de Pernilla semble très simple et sans douleur...

 

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche
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Fahrenheit 451 de Ray BRADBURY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« Les livres sont faits pour nous rappeler quels ânes, quels imbéciles nous sommes. Ils sont comme la garde prétorienne de César murmurant dans le vacarme des défilés triomphants : “Souviens-toi, César, que tu es mortel.” »

Dans cette société future, la lecture est considérée comme un acte antisocial, et tout individu possédant un livre est condamné. Montag est un pompier chargé de brûler tout livre, toute maison abritant un livre. Et pourtant, lui-même doute du bien-fondé de sa mission, lui qui garde, bien cachés, quelques livres chez lui. Il se prend à rêver d'un monde différent, dans lequel l'imagination, le questionnement, et finalement le bonheur aurait peut-être sa place. Sa révolte gronde...

« C'est ce que l'homme a de merveilleux il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail, car il sait très bien que c'est important et que ça en vaut vraiment la peine »

Dans cette dystopie, Ray Bradbury peint un monde apocalyptique, nivelé vers le bas par une culture de masse chargée d'abrutir la population. « Le cinéma et la radio, les magazines, les livres sont nivelés par le bas en une vaste soupe ». Les gens se sont détournés de la culture au profit du sport ou de la télévision. Faber, intellectuel, a tenté de lutter : « J’ai vu où on allait, il y a longtemps de ça. Je n’ai rien dit. Je suis un de ces innocents qui auraient pu élever la voix quand personne ne voulait écouter les « coupables ». » Montag apprend peu à peu à vivre autrement, à transmettre, à se souvenir :

"Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un livre, un tableau, une maison, un mur que l’on a construit ou une paire de chaussures que l’on s’est fabriquée. Ou un jardin que l’on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d’une façon ou d’une autre pour que l’âme ait un endroit où aller après la mort ; comme ça, quand les gens regardent l’arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là. Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu’elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle. La différence entre l’homme qui ne fait que tondre le gazon et un vrai jardinier réside dans le toucher, disait-il. L’homme qui tond pourrait tout aussi bien n’avoir jamais existé ; le jardinier, lui, existera toute sa vie dans son œuvre."

Il faut se détacher des normes néfastes émises par le société de consommation et revenir vers la terre : « Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est mille fois plus extraordinaire que tous les rêves qu'on peut fabriquer en série dans les usines. »
Si le roman pourrait être une condamnation du maccarthysme qui sévissait en 1952 aux Etats-Unis, son rayonnement est bien plus vaste : il nous enjoint à nous interroger sur nos sociétés et sur nos propres définitions du bonheur.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Publié dans Roman Science Fiction

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Kukum de Michel JEAN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Kukum raconte l'histoire d'Amanda Siméon, orpheline qui va partager la vie des Innus du lac Pekualami - le lac saint Jean au Québec - Elle apprend l'existence nomade et s'insère peu à peu dans le clan des Atuk-Siméon aux côtés de son mari Thomas. SI elle connait le bonheur de l'existence nomade en son jeune âge, elle va aussi se heurter à l'extinction de ce mode de vie traditionnel nomade et aux débuts de la sédentarité si peu commune à ces peuples.

En choisissant de décrire la vie de Almanda - l'arrière-grand-mère de Michel Jean, sa "kukum"- de 1877 au XXème siècle, l'auteur épouse ainsi les changements majeurs de l'histoire des Innus et nous les fait vivre de l'intérieur. La volonté d'offrir à ses enfants un éducation à l'école marque les débuts de la sédentarisation puisque cela signifie rester près de ladite école toute l'année. Puis les industriels chassent les Innus du lac en déboisant la forêt pour développer leurs usines de pâte à papier, privant les Innus de leur habitat naturel et de leur identité. Les pensionnats dans lesquels leurs enfants sont envoyés par les autorités canadiennes pour qu'ils apprennent le français sonnent le glas de leur culture puisque là bas, les autochtones doivent gommer tout ce qui fait leur identité, perdre leur langue et s'éloigner définitivement des leurs, et ce quand ils ne sont pas maltraités ou ne meurent pas de la tuberculose. L'alcool prend leur place au sein de la communauté qui a perdu tous ses repères.

"Les Passes-Dangereuses, où mes enfants sont nés, où j'ai élevé ma famille et où Thomas et moi nous sommes aimés si souvent, ont disparu, englouties sous des tonnes d'eau. Sorte d'Atlantide innu, ce lieu n'existe plus que dans les souvenirs des vieux comme moi et il disparaitra pour de bon avec nous. Bientôt. Comme s'effaceront les chemins de portage tracés avec patience par des générations de nomades. Tout ce savoir s'évanouira des mémoires où il vit encore."

Kukum permet de mieux comprendre l'histoire des Innus, il éclaire leurs difficultés d'un halo tragique inconciliable avec le monde qu'on leur propose. Un essentiel !

 

Ce roman vient d'obtenir le prix littéraire France Québec 2020

Présentation de l'éditeur : Editions Dépaysage

Du même auteur : Elle et nous ♥ ♥ 

D'autres avis : Karine ;

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Catégorie Roman d'un auteur autochtone

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