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A l'ouest rien de nouveau de Erich Maria REMARQUE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Le roman décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur le front ouest. Symbole du pacifisme allemand, le roman devient rapidement un succès de librairie, brûlé lors des autodafés nazis de 1933. 

Le jeune Bäumer se laisse convaincre avec ses camarades par leur professeur Kantorek de s'engager volontairement dans l'armée impériale allemande. Leurs idéaux sont bien mis à mal face à la réalité de la guerre, face aux chefs abusifs, à la violence des combats. Irrémédiablement les jeunes hommes innocents changent :

« Nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d’assaut l’univers. Nous sommes des fuyards. Nous avions dix-huit ans et nous commencions à aimer le monde et l’existence ; voilà qu’il nous a fallu faire feu là-dessus. Le premier obus qui est tombé nous a frappés au cœur. Nous n’avons plus aucun goût pour l’effort, l’activité et le progrès. Nous n’y croyons plus ; nous ne croyons qu’à la guerre. »

« Nous sommes délaissés comme des enfants et expérimentés comme des vieilles gens ; nous sommes grossiers, tristes et superficiels : je crois que nous sommes perdus. «  p 96

Heureusement, la camaraderie, l'entraide permet de supporter l’innommable comme ce jour où ils partagent une oie. Lors des permissions, ils essaie de retrouver leur univers fixe, un soupçon de normalité. Mais désormais celle-ci leur est refusée.

« Pour moi les gens parlent trop. Ils ont des soucis, des buts, des désirs, que je ne puis concevoir comme eux. Parfois, je suis là assis avec l’un d’eux dans le petit jardin du café et j’essaie de lui expliquer que l’essentiel, en somme, c’est de pouvoir être là assis tranquillement. » p 130

Le narrateur prend alors conscience qu’il ne retrouvera pas sa place, son insouciance :

« Ce que je désire, c’est que la chambre me parle, m’enveloppe et me prenne. Je veux sentir mon intimité avec ce lieu, je veux écouter sa voix, afin que, quand je retournerai au front, je sache ceci : la guerre s’efface et disparait lorsque arrive le moment du retour ; elle est finie, elle ne nous ronge plus, elle n’a sur nous d’autre puissance que celle du dehors. «  p133

Ce témoignage puissant met en avant des destinées humaines marquantes, rappelant qu'un soldat est un homme avant d'être allemand ou français, un homme impuissant face à l'absurdité de la guerre et à sa logique implacable, un homme broyé par une mécanique violente.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

Publié dans Littérature Europe

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Tulipe tome 1 de Sophie GUERRIVE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Dans cette BD pleine de tendresse, vous rencontrerez L'ours Tulipe, qui observe son petit monde d'un oeil philosophique : il tente de calmer les angoisses de Crocus, le serpent anxieux, il calme les ardeurs de l'oiseau Violette, amoureux transi du soleil, il rassure le caillou, désespéré de n'être que lui-même. Ces personnages aux failles touchantes oscillent entre philosophie et absurde, et brossent finalement un portrait très juste de l'âme humaine... Chacun essaie de donner un sens à sa vie, que ce soit par le voyage, par la création, ou en courant à droite à gauche pour combler le vide, mais bien souvent, ils se heurtent au silence du monde...

 

 

Un vrai coup de cœur pour débuter cette année ! J'ai hâte de lire les tomes suivants !

 

Présentation de l'éditeur : Editions 2024

Retrouvez cette BD dans votre librairie la plus proche

Découvert ici : Remèdes à la mélancolie

D'autres BD de la semaine à retrouver chez Moka

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Les impatientes de Djaïli Amadou Amal

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Elles sont trois femmes, à qui on apprend à être patientes, malgré les violences morales et subies au sein de leur mariage. Ramla est contrainte de se marier à un homme qu'elle ne connait pas, alors qu'elle devait épouser son aimé, Hindou sa jeune sœur est quant à elle contrainte d'épouser son cousin, alcoolique, drogué, et Safira doit accepter qu'une co-épouse bouleverse son couple et ses habitudes. Impossible d'aller à l'encontre des vœux de leurs famille, impossible de s’abstraire des traditions, elles doivent être patientes et subir sans mot dire une vie qu'elles n'ont pas choisie, une vie violente, physiquement ou moralement.

Mariage forcé, polygamie, viol conjugal, la condition féminine au Sahel est glaçante :

"Il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont brefs, les moments d'insouciance. Nous n'avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. c'est ce que j'ai fait, moi , durant toutes ces années. j'ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs."

Djaïli Amadou Amal, née en 1975 dans l’extrême-Nord du Cameroun, mariée à dix-sept ans, a connu tout ce qui rend si difficile la vie des femmes du Sahel. Devenue écrivaine, Amal s’est affirmée en militante féministe à la tête de l’association « Femmes du Sahel » devenant ainsi « la voix des sans voix ». Avec ses personnages, elle incarne ces femmes subissant une souffrance inhumaine qui ne peut que révolter.

Ce roman se déploie dans un style simple, auquel on peut reprocher la sécheresse quelquefois, mais qui a l'avantage d'être percutant.

Un témoignage poignant !

 

Prix Goncourt des Lycéens 2020 Prix Orange du livre en Afrique 2019 Prix de la meilleure auteure africaine 2019 Finaliste du prix Goncourt 2020

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

D'autres livres sur les combats des femmes :

En Iran : Un jour avant Pâques ; Broderies 

En Inde : La colère des aubergines ; Mangue amère ;  L’année des secrets ;  Mes seuls dieux

En Europe : La joueuse d’échecs ; La femme gelée ; Karitas 

En Afrique : Photo de groupe au bord du fleuve ; Aya de Yopougon tome 1 ; Blues pour Elise ;   Celles qui attendent ; La cruche cassée ; Une si longue lettre ;   Les recluses ;  A mon âge, je me cache encore pour fumer  ; Loin des mosquées  ; Notre force est infinie ;  Americanah Autour de ton cou ;

Essai : Nous sommes tous des féministes

 

Publié dans Littérature Afrique

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Bonne année !

Publié le par Hélène

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Top 2020

Publié le par Hélène

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Ainsi parlait Rainer Maria RILKE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Il s'agit du 14ème volume de cette collection Ainsi parlait, consacrée à un auteur que l'on découvre par le biais de "Dits et maximes de vie" tirées de son oeuvre et présentées dans l’ordre chronologique de leur date de publication. Cela permet de découvrir un auteur et ses multiples méditations.

Morceaux choisis :

« Peut-être tous les dragons de notre vie sont-ils des princesses qui n’attendent que de nous voir un jour beaux et courageux. Peut-être les choses qui nous effraient sont-elles toutes, au fond, des choses en détresse et qui attendent notre aide »



« Il n’y a rien au monde qu’on puisse imaginer, pas la moindre chose. Tout est fait de quantité de détails uniques qui ne se laissent pas  prévoir. »

« L’art m’apparaît comme l’effort d’un individu, au-delà de l’étroit et de l’obscur, pour trouver une communication avec toutes choses, les plus petites comme les plus grands, et, dans ce continuel dialogue de se rapprocher des sources ultimes ; difficiles à entendre, de toute vie. »

« Que ce soit le chant d’une lampe ou la voix de la tempête, le souffle du soir ou le gémissement de la mer qui t’entoure, toujours veille derrière toi une immense mélodie, tissée de mille voix, dans laquelle seule, ici et là, ton solo a sa place. »

« Si votre quotidien vous semble pauvre, ne l’accuse pas ; accusez-vous vous-même dites-vous que vous n’êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses. « 

« Etre ici est magnifique. »

« Mais l’existence nous est encore enchantée ; en mille

endroits elle est encore source. Un jeu de forces

pures que nul ne touche s’il ne s’agenouille et n’admire. »

« A travers tous les êtres nous atteint l’unique espace :

l’espace intérieur du monde. Le vol paisible des oiseaux nous traverse. Oh, moi qui veux grandir,

je regarde dehors et c’est en moi que l’arbre grandit. »

 

Présentation de l'éditeur : Editions Arfuyen

 

Publié dans Littérature Europe

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Joyeuses fêtes !

Publié le par Hélène

 

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Nord-Est d'Antoine CHOPLIN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans un temps et un lieu indéterminé, des hommes quittent un camp pour se rendre dans les plaines du Nord-Est. Garri mène les quatre autres : Jamarr, Emmett, le plus jeune et Saul, le muet qui écrit des poèmes. Ils souhaitent construire là-bas une vie nouvelle, pensant trouver un eldorado, différent des pays isolés qu'ils traversent. La montagne se dresse entre eux et les plaines, mais rien ne les arrête dans la poursuite de leur rêve.

Ce que j'ai aimé :

Paradoxalement, le roman semble très statique, ils ont beau avancer, escalader des montagnes, rêver de cet ailleurs, de ces plaines inaccessibles, l'important se joue maintenant, dans leur rapport, dans leurs rencontres, dans l'entraide, l'humanité qui se dégage de ces hommes.

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas été emportée, j'ai trop pensé en arrière plan à Steinbeck, Giono, Faulkner, je ne suis pas parvenue à entendre la voix propre de l'auteur.

 

Présentation de l'éditeur : La fosse aux ours

Du même auteur : La nuit tombée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le héron de Guernica ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Radeau ♥ ♥ ♥ ; L'incendie ♥ ♥ ; Une forêt d'arbres creux ♥ ♥ ♥ ; Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar ♥ ♥ ♥ ; Partiellement nuageux ♥ ♥ ♥ ; A contre courant ♥ ♥

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Confessions d'un masque de Yukio MISHIMA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« Étant enfant, je lisais tous les contes de fées qui me tombaient sous la main, pourtant, je n’ai jamais eu de goût pour les princesses. Je n’aimais que les princes. »

De l'enfance à l'adolescence, le jeune narrateur prend peu à peu conscience de son attirance pour les hommes : quand il se retourne sur les matelots dans la rue, admire les gravures d'art représentant des hommes, ou le corps d'un de ses camarades de classe, il ne peut nier sa préférence. Pourtant, il se contraint à porter un masque, dans une société japonaise des années 30-40 qui refuse l'homosexualité, il essaie de se persuader que son amour pour la belle Sonoko le rapproche de l'hétérosexualité. « A mes yeux, Sonoko apparaissait comme l’incarnation de mon amour même de la normalité, mon amour des choses de l’esprit, mon amour des choses éternelles. » Mais la scission entre sa chair est son âme est bien présente, s'il dit « Mon âme appartenait à Sonoko. », son corps lui, refuse cette pensée. Arrivera le jour où il faudra regarder la réalité en face et assumer...

D'inspiration autobiographique, ce roman s'interroge sur la norme qu'un adolescent distingue mais dans laquelle il ne peut se fondre.
" Dés le début, la vie m’avait écrasé sous un pesant sentiment du devoir. Bien que je fusse de toute évidence incapable d’accomplir ce devoir, la vie me harcelait, me reprochait ce manquement. »

L'intimité du personnage nous plonge dans cette lente prise de conscience aux étapes douloureuses, mais aussi éclairées par ce sentiment d'être différent, plus sensible, plus apte à capter les errances du monde. Le jeune narrateur fait montre d'une acuité psychologique hors normes. Quand on sait que Mishima a porté un masque toute sa vie en se mariant, en ayant des enfants avec une femme malgré ses attirances homosexuelles, et en se donnant finalement la mort de façon spectaculaire, ce récit revêt alors un aspect glaçant.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

Publié dans Littérature Asie

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L'été du changement de Sophie ADRIANSEN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Durant cet été caniculaire, Mylan et Cléa, deux amis d'enfance, cherchent par tous les moyens à se rafraichir et à échapper à la chape de chaleur qui pèse sur Strasbourg. Ils découvrent les joies de la Skihalle, une station de ski artificielle, à quelques arrêts de tram de chez eux. Leur plaisir est de courte durée car l'un comme l'autre s'apprête à prendre la route des vacances : Cléa doit partir en Malaisie dans un club de vacances avec ses parents, et Mylan se rend chez son oncle en Norvège. Ils découvrent d'autres façons de vivre et d'envisager le rapport à l'environnement : Cléa découvre la déforestation et Mylan côtoie des personnes plus respectueuses de l'environnement.

Par cette lecture fluide, ponctuée de dialogues vifs, Sophie Adriansen nous fait découvrir deux univers, mais sans jugement de valeur, chacun ses vacances, chacun son monde et ses choix, même si certains choix sont plus pertinents pour la planète, à chacun de décider.

Ce que j'ai un peu moins aimé :

Il est un peu trop ouvertement didactique, ce qui s'explique par l'obligation de rentrer dans la collection #onestprêt (Une nouvelle collection de romans ados, dès 13 ans, qui aborde la question de l'urgence climatique à travers des récits inspirants et positifs, en collaboration avec le mouvement #onestprêt)

A noter que ma fille de 12 ans l'a lu avec plaisir et a beaucoup aimé !

 

Présentation de l'éditeur : Glénat

Retrouvez ce roman dans votre librairie le plus proche

Du même auteur : Je vous emmène au bout de la ligne  ♥ ♥ (Essai)  Quand nous serons frère et sœur ♥ ♥ ; Grace Kelly ♥ ♥ (bio) ; Max et les poissons ♥ ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Naître et grandir en musique  ♥ ♥ (doct) ; Les grandes jambes  ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Le syndrôme de la vitre étoilée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Linea Nigra ♥ ♥ ;  Ailleurs meilleur ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse)

Publié dans Jeunesse Roman

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