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Le passé de Tessa HADLEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Alice, Fran, Harriet et leur frère Roland se retrouvent dans la maison de leurs grands-parents à Kington dans la campagne anglaise durant l'été. Ils ont prévu de passer quelques semaines dans la maison familiale pour discuter notamment de l'éventualité de la vendre. Les enfants de Fran trouvent une compagnie agréable en la personne de Kasim, le beau-fils d'Alice, et de Molly, la fille de Roland. Harriet quant à elle se rapproche de Pilar, la nouvelle femme de Roland, d'origine argentine.

Tandis que les adultes discutent et reviennent sur le passé, les enfants errent dans la campagne et font une découverte déconcertante. Les relations familiales sont difficiles à gérer, entre tensions et amour inconditionnel.

Ce que j'ai aimé :

- Le style est magnifique, lyrique dans les descriptions de la campagne anglaise, poétique quand il évoque les souvenirs, il nous fait vibrer plus intensément, à l'unisson des sentiments et sensations des personnages.

- Les différentes générations sont admirablement bien décrites, entre l'enfance violente et avide de braver les interdits, l'adolescence et l'éveil à l'amour, puis l'âge adulte et son cortège de choix pas toujours évidents ou assumés. Les uns et les autres essaient de se soustraire au groupe, sans grand succès tant la famille possède des rets puissants et inaliénables.

"Je trouve la vie assez terrifiante, pas toi ? Et je suis une telle froussarde. C'est sûr, je ne sais rien de tout ce que cela veut dire. C'est vrai, même les choses les plus banales me fichent la trouille : la tristesse du changement, vieillir, les opportunités ratées. Sans compter la façon horrible dont les choses évoluent - ce qui se passe avec l'environnement par exemple. Je sais que je te barbe quand j'ai la nostalgie d'avant, comme si tout était mieux par le passé. Ce n'était peut-être pas le cas".

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai trouvé les chapitres sur le passé inutiles et beaucoup moins bien écrits.

Bilan :

Un charme certain.

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

D'autres avis : Charlotte

Publié dans Littérature Europe

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Le manuscrit inachevé de Franck THILLIEZ

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au terme d'une course poursuite avec la douane, une voiture finit sa trajectoire dans un ravin. On découvre alors le cadavre d'une femme dans le coffre, mais le conducteur de la voiture ne semblant avoir aucun rapport avec cette mort, le mystère reste entier.

Parallèlement, Léane Morgan, allias Enaël Miraure, romancière de thriller, se remet difficilement de l'enlèvement de sa fille Sarah quatre années auparavant. Elle a quitté son mari mais quand ce dernier se fait agresser sans raison apparente, elle retourne alors dans leur villa au bord des dunes de la Côte d'Opale, et renoue avec ce passé qu'elle pensait fuir.

L'intrigue est certes prenante, fonctionnant sur le principe du "page-turner" mais...

Ce que j'ai moins aimé :

- L'intrigue est très prévisible, j'ai deviné la fin bien avant la résolution

- Le principe du récit enchâssé n'apporte pas grand chose

- Il est assez glauque

Bilan : J'en garde une impression désagréable, comme poisseuse qui me pousse à dire que je n'en conseillerais pas la lecture.

 

Présentation de l'éditeur : Fleuve noir

Il concourt pour le Prix SNCF du Polar 2020

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Tous des oiseaux de Wajdi MOUAWAD

Publié le par Hélène

♥ ♥

Eitan, juif allemand et Wahida, arabe américaine se rendent en Israël sur les traces de leurs origines, mais sur le pont Allenby, entre Israël et la Jordanie, Eitan est victime d’une attaque terroriste et tombe dans le coma. Défilent alors devant lui ses parents, ses grands-parents, et les non dits liés à l'Histoire éclatent ...

Dans cette pièce, Wajdi Mouawad revient sur ses thèmes de prédilection, l'héritage culturel et générationnel de chacun, et la difficulté de se construire une identité face à cette mosaïque que nous laissent en héritage nos parents. De surcroît, les êtres doivent s'adapter face à un monde souvent violent, puisque son évoqués ici, entre autres, l'idéologie nazie, le conflit israélo palestinien, la guerre du Liban en 1982... Mais l'histoire du monde ne s'arrête pas à la frontière de son pays, et tout un chacun est issu de cette histoire du monde. Les hommes sont "tous des oiseaux", fruits de diverses cultures, de rencontres improbables... La pièce est ainsi jouée en plusieurs langues, signifiant qu'il faut savoir passer d’un monde à l’autre, d’une langue à l’autre.

Sommes nous finalement condamnés à reproduire ce que notre peuple a vécu, , sommes-nous condamnés à reproduire l'histoire de nos parents ? Wajdi Mouawad s'attache à comprendre l'autre, qu'il soit ami ou ennemi parce que l'histoire l'a décidé. Il nous guide peu à peu vers l'humanité d'un monde enfin réconcilié...

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Du même auteur : Anima ♥ ♥ ♥ ; Incendies ♥ ♥ ♥ (Théâtre)

 

Publié dans Théâtre

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Le berger de l'avent de Gunnar GUNNARSSON

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Va doucement, va calmement

Et lentement mais sûrement

Après la nuit, viendra le jour

Après les éclairs, le tonnerre"

Comme chaque année au mois de décembre, Benedikt se met en route pour rassembler le bétail égaré dans la montagne, avec comme seuls compagnons, Léo, son chien et Roc, son bélier. Ils avancent sereinement mais bientôt les éléments se liguent contre eux dans la montagne islandaise : la tempête rugit, la neige fait son apparition, ralentissant les compagnons.  

Ce conte philosophique de Noël marque par la simplicité de son récit, centré sur le voyage du vieil homme, les obstacles rencontrés, les silhouettes bienveillantes croisées. Mais ce récit est surtout marqué par la  lumière qui se dégage de ce berger profondément bon, de cet homme ordinaire qui  s'assigne une mission et n'en déroge pas, quoi qu'il arrive. Sa détermination guide son chemin et lui donne finalement une raison de vivre et de continuer...

Si les allusions bibliques sont nombreuses, le Berger de l'avent est néanmoins plus universel que religieux, cette immersion dans la nature sauvage nous rappelle qu'il faut accorder son pas au sien : Benedikt suit l'instinct de ses animaux et c'est aussi grâce à eux s'il trouve son chemin. L'homme se doit d'être humble face aux éléments, face aux autres règnes, il ne survivra qu'à cette condition.

Cette histoire est inspirée de faits réels : le 10 décembre 1925 un groupe d'hommes s'aventure dans les montagnes de l'est de l'Islande pour ramener du bétail égaré pendant les grandes transhumances de l'automne. L'un d'eux, Benedikt Sigurjonsson, continue seul. Six ans plus tard un magazine publie un récit de son expédition, reprise par la suite par Gunnarsson. Son récit inspira, dit-on, Le Vieil Homme et la mer, de Hemingway.

Présentation de l'éditeur : Zulma

Publié dans Littérature Europe

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Mon top 2019

Publié le par Hélène

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Joyeuses fêtes !!

Publié le par Hélène

 

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Mon calendrier de l'avent - Le livre qui ne rentre dans aucune catégorie

Publié le par Hélène

"Une seule chose était acquise, on pouvait encore partir droit devant soi et battre la nature. Il y avait encore des vallons où s'engouffrer le jour sans personne pour indiquer la direction à prendre, et on pouvait couronner ces heures de plein vent par des nuits dans des replis grandioses.

Il fallait les chercher, il existait des interstices.

Il demeurait des chemins noirs.

De quoi se plaindre ?"

A découvrir ICI

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Mon calendrier de l'avent - Un roman dont le héros a vraiment existé

Publié le par Hélène

Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman est inspiré de l’histoire vraie de Margot Woelk. « Quand je suis tombée sur un article de presse racontant l’histoire de Margot Woelk, j’ai tout de suite été obsédée par la vie de cette femme, à la fois victime et complice du IIIe Reich, raconte la jeune et pétillante Italienne, éditrice à Rome. Si elle a voulu témoigner, c’est pour surmonter le sentiment de honte qui l’habitait. Et moi, qu’aurais-je fait à sa place ? » Malheureusement, la nonagénaire meurt avant que Rosella Postorino ne puisse la rencontrer. Elle décide alors d'écrire un roman sur sa vie. Elle a imaginé les autres jeunes femmes et leurs histoires ainsi que cette relation particulière avec l'officier allemand.
Au-delà de la situation, l'auteure s'interroge sur la capacité à survivre sans se révolter dans un contexte oppressant. Rester en vie et bafouer sa morale ou mourir en héros ? Tout le monde n'a malheureusement pas l'étoffe d'un héros...
"La capacité d'adaptation est la principale ressource des êtres humains, mais plus je m'adaptais et moins je me sentais humaine."
 

A découvrir ICI

 

 

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Mon calendrier de l'avent - Le livre le plus politique

Publié le par Hélène

"Au journaliste qui me demandait quelle était ma position dans le conflit du Proche-Orient, je n’ai pas pu lui mentir, lui avouant que ma position relevait d’une telle impossibilité que ce n’est plus une position, c’est une courbature. Torticolis de tous les instants.
Je n’ai pas de position, je n’ai pas de parti, je suis simplement bouleversé car j’appartiens tout entier à cette violence. Je regarde la terre de mon père et de ma mère et je me vois, moi : je pourrais tuer et je pourrais être des deux côtés, des six côtés, des vingt côtés. Je pourrais envahir et je pourrais terroriser. Je pourrais me défendre et je pourrais résister et, comble de tout, si j’étais l’un ou si j’étais l’autre, je saurais justifier chacun de mes agissements et justifier l’injustice qui m’habite, je saurais trouver les mots pour dire combien ils me massacrent, combien ils m’ôtent toute possibilité à vivre.
Cette guerre, c’est moi, je suis cette guerre. C’est un «je» impersonnel qui s’accorde à chaque personne et qui pourrait dire le contraire ? Pour chacun le même désarroi. Je le sais. J’ai marché toute la nuit à la faveur de la canicule pour tenter de trouver les mots, tous les mots,tenter de dire ce qui ne peut pas être dit. Car comment dire l’abandon des hommes par les hommes ? Ébranlés, ébranlés. Nous sommes ébranlés car nous entendons la marche du temps auquel nous appartenons et aujourd’hui, encore, l’hécatombe est sur nous.
Il n’y a que ceux qui crient victoire à la mort de leurs ennemis qui tirent joie et bonheur de ce désastre. Je ne serai pas l’un d’entre eux même si tout concourt à ce que je le sois. Alors justement, comment faire pour éviter le piège ? Comment faire pour ne pas se mettre à faire de la politique et tomber ainsi dans le discours qui nous mènera tout droit à la détestation ?
Je voudrais devenir fou pour pouvoir, non pas fuir la réalité mais, au contraire, me réclamer tout entier de la poésie. Je voudrais déterrer les mots à défaut de ressusciter les morts. Car ce n’est pas la destruction qui me terrorise, ce ne sont pas même les invasions, non, car les gens de mon pays sont indésespérables malgré tout leur désespoir et demain, j’en suis sûr, vous les verrez remettre des vitres à leurs fenêtres, replanter des oliviers, et continuer, malgré la peine effroyable, à sourire devant la beauté. Ils sont fiers. Ils sont grands. Les routes sont détruites ? Elles seront reconstruites. Et les enfants, morts dans le chagrin insupportable de leurs parents, naîtront encore. Au moment où je vous écris, des gens, là-bas, font l’amour. Obstinément.
Je les connais. Ils ont trouvé une manière de gagner qui consiste à perdre et cela dure depuis 7000 ans (...) Ce qui est terrifiant, ce n’est pas la situation politique, c’est la souricière dans laquelle la situation nous met tous et nous oblige, face à l’impuissance à agir, à faire un choix insupportable : celui de la haine ou celui de la folie."

Wajdi Mouawad, Le Devoir,
juillet 2006, extraits.


A découvrir ICI

 

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Mon calendrier de l'avent - Le livre le plus poétique

Publié le par Hélène

«Car vivre

C’est savoir que tout instant de vie est rayon d’or

Sur une mer de ténèbres,

C’est savoir dire merci»

A découvrir ICI

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